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Dire qu’on y a cru est un euphémisme. Avec son Texan lambda rongé par la culpabilité d’avoir tué un inconnu, sa gêne de plus en plus insupportable d’être considéré comme un héros et la menace de représailles que fait peser sur sa famille le père du défunt, le premier tiers de "Cold in July" n’est rien moins que formidable. Une sorte de thriller moral et terriblement anxiogène tel que le fut en son temps "A History of Violence", de David Cronenberg. Mais voilà que débarque un flic aux allures de cow-boy en la personne de Don "Miami Vice" Johnson,"dans un come-back très cabotin. Le film change"alors de braquet pour devenir une sorte de"bouffonnerie trash et ultraviolente, même si l’on"veut croire que la brutalité sauvagement gratinée"de certaines séquences relève d'une fanfaronnade provocatrice poussée au maximum. Quant aux enjeux policiers, ils partent complètement en sucette. Une schizophrénie de petit malin qui n’empêche pas de déceler la trace d’un vrai talent.
Toutes les critiques de Cold in July
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il n’y a pas de déchet dans Cold in July, mais un brillant thriller noir qui respecte les codes du genre et met en scène des acteurs en pleine forme.
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Le film de Jim Mickle frappe par la façon dont de nombreux détails, parfois triviaux, souvent subtils et microscopiques, parviennent à l’ancrer dans une réalité humaine et sociale.
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N’ayons pas peur des mots, ce film de Jim Mickle, adapté du roman de Joe R. Langsdale nous a mis une claque, une vraie. (...) A la fois thriller, film de genre, et d’action, il réussit à nous tenir à en haleine de bout en bout, à nous faire rire et à nous émouvoir. Don Johnson y est magistral en cowboy sauveur, charismatique et généreux. Sam Shepard, égal à lui-même, y est brillantissime. Le réalisateur Jim Mickle a confié avoir mis huit ans à adapter le roman à l’origine de ce bijou cinématographique. Sa patience a payé, et sera, on l’espère, récompensée comme il se doit.
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Un thriller de haute tenue bien noir, aux multiples rebondissements.
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Dans les règles de l’art pictural et sonore des grandes années John Carpenter, accompagné par son compositeur Jeff Grace, le réalisateur aborde de façon sombre et viscérale un genre marqué par l’empreinte des synthétiseurs, des ambiances nocturnes lourdes, des cadrages resplendissants.
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Jubilatoire et talentueux, "Cold in July" use du langage des films de genre pour inventer le sien. Des acteurs formidables y contribuent.
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Michael C. Hall, le héros de "Dexter" joue un rôle bien différent, celui d’un homme ordinaire qui se retrouve menacé par le père du cambrioleur qu’il a malencontreusement abattu. Un thriller mi-glaçant, mi-hilarant, avec en bonus le grand retour de Don Johnson en détective totalement déjanté.
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Un délice de film pour les amateurs de culture populaire. Si le film est parfois très rude dans sa plongée dans le monde du cinéma snuff, le rire n'y est pas absent, loin de là
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Une fois l’action lancée, elle ne s’arrête plus, menée à un train d’enfer, enquillant les rebondissements inattendus, avec des effets chocs qui ne ménagent pas le spectateur, tout en cultivant un sens de l’humour irrésistible.
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Une série B sanglante ficelée de main de maître par le jeune réalisateur Jim Mickle.
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Avec son joli trio de lascars naviguant à la frontière du droit mais défendant une certaine morale, "Cold in July" nous montre un film, une manière de faire, qui n’existe plus guère - par exemple un polar sans bagnoles couvertes d’impacts de balle rajoutés pour pas cher en postprod, mais avec trois coups de fusil à pompe et des poches de sang qui éclatent en plateau.
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D’aucuns verront dans ce COLD IN JULY une œuvre moralement tendancieuse. Mickle, s’il joue clairement sur cette ligne morale – notamment dans le tout dernier plan –, laisse le spectateur décider : le cinéaste assène-t-il une vérité premier degré ou au contraire, observe-t-il l’évolution de Richard Dane avec une grande ironie ?
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Ce thriller perd peu à peu son âme dans une sorte de buddy movie (...) Il finit par se désagréger complètement, jusqu'à finir en snuff movie, avec violence gratuite sur fond de mafia.
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On déchante au bout de vingt minutes (...) plus le film avance, moins il nous séduit, trop roublard pour ne pas être louche, croulant sous les références, plombé par le jeu outré d'acteurs sacrément mal dirigés.
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Mal écrit et très prétentieux, le film de Jim Mickle ne vaut finalement que pour son dernier acte, très divertissant et capable de faire un peu oublier sa première heure vaseuse.
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Sur un scénar à la fois complexe et quelque peu alambiqué, Mickle démontre une indéniable virtuosité de mise en scène, même si elle est par moments trop voyante. Un polar-western baroque où les éclaboussures de formalisme giclent sur les santiags, une série B qui veut ostensiblement jouer en A.
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Cette charge brocarde allègrement les valeurs réactionnaires — autodéfense, machisme — d'un Etat qui affiche son bellicisme sur ses plaques d'immatriculation. Très noir, humour compris, le film rappelle ceux que tournaient les frères Coen au début de leur carrière.
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Apte à créer avec finesse une ambiance ténébreuse et originale, Jim Mickle oublie cependant d’y donner vie à ses personnages. Dommage, car le regard froid qu’il jette sur la société de la classe moyenne occidentale aurait pu être d’autant plus glaçant.
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L'ensemble, décrit par Jim Mickle est finalement, kitchissime à souhait, avec une histoire qui se déroule dans les années 80, une bande son des années 80, des looks des années 80, et finalement un long métrage resté dans les années 80.
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Il est en effet malheureux de constater que Jim Mickle se situe dans la lignée de la relecture citationnelle et auto-référencée très second degré qui tourne à la visite d’un musée. Bref, tout le contraire de la franchise élémentaire et vigoureuse du cinéma du genre – y compris dans sa portée politique cinglante et impolie. Il s’agit comme trop souvent d’un cinéma de genre qui se donne du genre pour se donner un genre. C’est bien dommage.