Ce soir, jeudi 13 octobre à 20h40, Arte diffusera le film Duel avec Michael Mann. Un automobiliste est poursuivi par un énorme camion, qui cherche à l’écraser. Ce thriller d’épouvante, premier long métrage de Spielberg, est fondé sur des faits réels et diablement étranges ! Il fera un carton.
Ce soir, jeudi 13 octobre à 20h40, Arte diffusera le film Duel avec Michael Mann. Un automobiliste est poursuivi par un énorme camion, qui cherche à l’écraser. Ce thriller d’épouvante, premier long métrage de Spielberg, est fondé sur des faits réels et diablement étranges ! Il fera un carton. Sur une route brûlante de l’Ouest américain, Dennis Weaver, représentant de commerce, vit un enfer : un camion-citerne veut pulvériser sa voiture. Sans raison. Et malgré tous ses efforts, le malheureux ne parvient pas à semer le monstre d’acier. Duel est d’abord un téléfilm diffusé le 13 novembre 1971 sur ABC. Plébiscite immédiat du public.Le réalisateur ? Un certain Steven Spielberg. Celui-ci s’est inspiré d’une nouvelle parue dans Playboy, qui entre deux playmates, publie des histoires vraies. Celle-ci est signée de l’écrivain Richard Matheson, traumatisé par une mésaventure personnelle. Le 21 novembre 1963, soit le jour de la mort de Kennedy, Matheson circulait avec un ami sur une route déserte de Californie. Soudain, la radio annonce l’assassinat du président américain à Dallas (Texas). Submergé par l’émotion, le conducteur fait une embardée. A ce stade, il n’a pas vu encore vu un énorme semi-remorque, lancé à vive allure derrière lui. Sans le moindre mobile, le routier, dont Matheson ne distingue pas le visage, va essayer de l’écraser, avant de disparaître dans l’immensité désertique…Quand Steven Spielberg découvre cet article, il s’exclame : "Mais c’est génial ! On dirait du Hitchcock !" Le réalisateur, qui travaille alors pour ABC, n’a plus qu’une idée en tête : adapter ce fait-divers en téléfilm. Dans le scénario, il veille à respecter l’esprit de la nouvelle, où le visage du chauffeur du camion n’est jamais décrit. On ne voit de lui qu’un bras, des bottes et quelques ombres, ce qui le rend encore plus inquiétant.Une absence de dialogueSpielberg décide aussi de soigner l’aspect menaçant du poids lourd, et organise un casting : des sept véhicules qu’il voit, il sélectionne un modèle Peterbilt 1955, massif camion-citerne à cheminée. "Cet engin a des pare-chocs en forme de bouche et des phares comme des yeux, écrit le réalisateur dans ses notes de production. Il ressemble à un monstre, on le croirait hanté." Il sera, de surcroit, badigeonné d’huile de vidange noire. Brr ! Autre trouvaille géniale pour entretenir la tension : une quasi totale absence de dialogues. En 73 minutes, on ne compte qu’une quarantaine de répliques. Spielberg aurait même songé à en faire un film muet…Le tournage de treize jours, entièrement en extérieur, a lieu sur les routes isolées de Santa-Clarita, à l’est de Los Angeles. Il fait 50 degrés et des assistants s’amusent à cuire des œufs sur le capot du camion. Pour filmer les moments où le poids lourd frôle la voiture, la production engage Pat Hustis, le chef opérateur de "Bullitt". Ce virtuose des séquences de poursuites installe ses caméras sous les pare-chocs, au raz du bitume. Le téléfilm obtient un tel succès que les producteurs demandent à Spielberg de monter un format cinématographique de 90 minutes. Celui-ci fera la fortune du jeune réalisateur qui, grâce à ce "petit film" de 370 000 dollars, pourra financer… les Dents de la mer !Jean-Baptiste Drouet.
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