Populaire : les secrets de la comédie avec Romain Duris
L'esprit de la comédie américaine
<strong>Régis Roinsard</strong> : "Je savais que ce serait un film cher. Il était donc vital de présenter un scénario imparable pour qu?il n?y ait aucun doute sur son ambition et son ampleur. C?est pourquoi, à l?écriture, j?ai très vite décidé de m?entourer de gens qui pourraient m?aider à muscler l?histoire. Daniel Presley, un ami américain, grand connaisseur de <strong>Billy Wilder,</strong> a ainsi apporté l?esprit de la comédie américaine classique que je recherchais. Ensemble, on a commencé par écrire un traitement qui ne m?a satisfait qu?à 60 %. Le personnage de Rose demandait à être creusé. Je me suis alors souvenu de scripts cosignés par Romain Compingt, jeune type de 26 ans fan de<strong> Britney Spears </strong>et de <strong>Marilyn Monroe</strong>. Il avait le profil idéal pour faire évoluer Rose lorsqu?elle devient une star et qu?elle subit les affres de la célébrité. On lui a laissé le scénario pendant trois semaines et il nous a rendu quelque chose de presque parfait. On a ensuite fignolé le tout à trois."
L'esthétisme années 60
<strong>Alain Attal</strong> : "La manière dont Mad Men revisite l?époque en termes de stylisme a en effet été une grande source d?inspiration. Mais il règne dans cette série, que j?adore, un cynisme très éloigné de la vision de Régis, qui lorgne vers le mélodrame et le romanesque. Nous, ce qu?on souhaite, c?est raconter une putain d?histoire d?amour !"
L'esthétisme à la Mad Men
<strong>Régis Roinsard</strong> : "Alain et moi voulions une facture moderne qui ne verse jamais dans la nostalgie. Les gens ne vont sans doute pas pouvoir s?empêcher de comparer Populaire à Mad Men, série avec laquelle le film partage ? je l?espère ? une réelle exigence dans l?écriture et la direction artistique."
Une préparation sportive
<strong>Romain Duris</strong> : "Pour me préparer, j?ai rencontré Régis Brouard, l?entraîneur de l?US Quevilly, ce club de foot amateur qui a réussi l?exploit d?arriver en demi-finale de la Coupe de France en 2010 et en finale cette année. J?ai appris énormément de choses sur ce métier grâce à lui. J?ai adoré ça, je lisais <em>L?Équipe</em> tous les jours. Populaire a une vraie dimension de film sur le sport."
Un film à gros budget costumes
<strong>Alain Attal</strong> : <em>"Sur un film classique, la somme allouée aux costumes et aux accessoires représente 5 % du budget global. Là, ça montait à 20 %/"</em><strong>Romain Duris</strong> : <em>"C?était super agréable d?arriver chaque jour sur le plateau. Le travail de reconstitution était vraiment minutieux. Impossible de tirer la gueule lorsque tu bosses dans de telles conditions. Tu sens à chaque instant que tu es vraiment en train de faire du cinéma."</em>
Des seconds rôles lumineux
<strong>Régis Roinsard</strong> : "J?ai souhaité prendre des gens issus d?univers variés afin qu?ils apportent des "musiques" différentes. Bérénice Bejo, que j?ai découverte et adorée dans The Artist, est lumineuse dans le rôle de l?amour de jeunesse de Louis. Pour jouer les parents de ce dernier, j?avais envie d?un couple d?acteurs "populaires". Miou-Miou et Eddy Mitchell m?ont fait la joie d?accepter, alors qu?Eddy refuse en général les petits rôles. Nicolas Bedos, le rival de Louis, a pour sa part fait des essais époustouflants. Enfin, Déborah m?a soufflé le nom de Frédéric Pierrot pour jouer le père de Rose."
Le marathon de Déborah François
Déborah François : <em>"Avant de me rendre au casting, j?ai travaillé le personnage avec une amie coach dans l?idée de jouer les quelques scènes imposées comme si j?étais Rose. Je n?ai pas eu beaucoup de mal à la "trouver" : c?est une féministe avant l?heure qui, comme moi, a quitté son petit village pour la grande ville et fait preuve de beaucoup de maladresse.(...) Entre la préparation en amont et le suivi pendant le tournage, j?ai pris six mois de cours, pas seulement de dactylo mais aussi de piano et de danse. Pour la dactylographie, ça a été un peu compliqué. D?abord, il a fallu que j?apprenne à taper avec mes dix doigts, puis à taper de plus en plus vite, sachant que les touches des machines à écrire sont beaucoup plus dures à enfoncer que celles des claviers d?ordinateurs."</em>
Les secrets de Populaire
Un film à redécouvrir ce soir à 20h50 sur France 3.Près de 1,2 million de spectateurs en France, plus de 470 000 dans le monde. C'est le bilan au box-office de Populaire, la comédie de Régis Roinsard. Sorti en novembre 2012, ce film nommé en 2013 aux César dans les catégories meilleur premier film, meilleur décor ou encore meilleur costume, a replongé les curieux à l'aube des années 60, dans un monde que peu d'entre eux connaissait : les concours de vitesse dactylographique. Des compétitions auxquelles va participer Rose Pamphyle (Déborah François) poussée par son patron Louis Echard (Romain Duris).Une surprenante comédie française qui revient ce soir à 20h45 sur le petit écran sur Ciné+ émotion. L'occasion pour nous de replonger dans notre placard à archives pour redécouvrir le destin de ce film raconté par les principaux intéressés. Une histoire dévoilée par le producteur Alain Attal, le réalisateur Régis Roinsard et les acteurs Déborah François et Romain Duris, dans un entretien publié en juin 2012 dans notre magazine.
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