Ce soir à 22h20, France 2 propose dans Un jour, un destin de revenir sur la vie et la carrière du grand Jean Gabin dans l'émouvant Jean Moncorgé, la face cachée de Jean Gabin. Difficile de ne pas être ému en découvrant dans ce document ce que furent les derniers mois de Jean Gabin, d’août à novembre 1976. À cette période, l’acteur est la grande star du cinéma français. Mais cet homme pudique et misanthrope semble lassé de la notoriété. Il n’a plus qu’une obsession : vivre en vrai paysan à la Pichonnière, la ferme d’élevage qu’il a rachetée en Normandie. "Etre comédien est un travail sérieux, mais être éleveur est un vrai métier" confie-t-il. Hélas, la terrible sécheresse du mois d’août décime ses troupeaux de vaches. Alors que l’état indemnise grassement les autres agriculteurs de l’Orne, on lui refuse le moindre centime… Jaloux de sa fortune supposée, les syndicats agricoles ont fait pression en haut lieu contre "la célébrité de Paris". Gabin ne se remettra jamais de cette blessure. La gorge nouée, son fils Mathias se souvient : "En apprenant la nouvelle devant la télévision, mon père m’a dit : ils ne veulent pas de moi, ils ne m’accepteront jamais. Et il s’est effondré en larmes, lui qui ne pleurait jamais…" Nous sommes le 15 août 1976. Le lendemain, il met en vente sa ferme puis se mure définitivement dans le silence. Le 15 novembre, Jean-Alexis Moncorgé meurt d’une crise cardiaque à l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine.Jean-Baptiste Drouet
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