Ce soir, le cinéma français met à l'honneur deux classiques dans leurs genres respectifs à la télévision, tandis que Michael Mann plonge dans les eaux troubles du cyberterrorisme.
Le petit Nicolas de Laurent Tirard
Nicolas mène une existence paisible. Il a des parents qui l'aiment, une bande de chouettes copains avec lesquels il s'amuse bien, et il n'a pas du tout envie que cela change... Mais un jour, Nicolas surprend une conversation entre ses parents qui lui laisse penser que sa mère est enceinte. Il panique alors et imagine le pire : bientôt un petit frère sera là, qui prendra tellement de place que se parents ne s'occuperont plus de lui, et qu'ils finiront même par l'abandonner dans la forêt comme le Petit Poucet...
En 2009, l'ancien critique devenu cinéaste Laurent Tirard se penche sur l'adaptation des aventures d'un des plus célèbres personnages de la littérature enfantine : le Petit Nicolas de Sampé et Goscinny, qui fêtait cette année-là son cinquantième anniversaire. Aux côtés du jeune débutant Maxime Godart, Tirard réunit un casting de grands noms de la comédie française : Kad Merad et Valérie Lemercier dans la peau des parents du garçon, Sandrine Kiberlain, François-Xavier Demaison, Daniel Prévost... Le tout donne un ensemble loin d'être dénué de qualités selon Première, mais qui manque par moments un peu d'audace : "Adapter un livre aussi populaire est d’ailleurs toujours un défi parce qu’il évoque à tous ceux qui l’ont lu des souvenirs différents et parfois très lointains (donc pas très fidèles). Mais une once de modernité n’aurait pas nui à l’esprit souvent visionnaire et volontiers anachronique dont Goscinny a parsemé toute son œuvre". Avec plus de cinq millions et demi d'entrées en salles, le public a plébiscité l'arrivée sur grand écran de Nicolas, Alceste, Clotaire, Agnan, Eudes et compagnie.
Le petit Nicolas est diffusé ce soir à 20h55 sur W9.
Journal d'une femme de chambre de Benoît Jacquot
Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination.
Trois ans après ses Adieux à la reine, Benoît Jacquot retrouve Léa Seydoux pour une nouvelle adaptation du classique d'Octave Mirbeau, déjà adapté par le passé notamment par Jean Renoir et Luis Bunuel. Plus proche dans l'esprit du premier, Jacquot livre tout de même une vision modernisée du Journal d'une femme de chambre, présentée en compétition à la Berlinale 2015. À l'époque, Première fait partie des séduits, particulièrement grâce à l'interprétation de ses seconds rôles : "Le constat est implacablement dressé par Jacquot, grand cinéaste classique, renoirien pour ainsi dire, qui s’appuie, en dehors de Léa Seydoux et de Vincent Lindon, sur des seconds rôles bluffants pour asseoir la cohérence du projet. Clotilde Mollet, qui joue la patronne psychorigide, Hervé Pierre, son mari libidineux, Patrick d’Assumçao, le voisin anarchiste, Dominique Reymond, l’impitoyable placeuse, ne sont pas les plus connus de nos comédiens, pourtant, ils tiennent la baraque face aux stars".
Journal d'une femme de chambre est diffusé ce soir à 21h sur Canal+.
À Hong Kong, la centrale nucléaire de Chai Wan a été hackée. Un logiciel malveillant, sous la forme d’un outil d’administration à distance ou RAT (Remote Access Tool), a ouvert la porte à un autre malware plus puissant qui a détruit le système de refroidissement de la centrale, provoquant la fissure d’un caisson de confinement et la fusion de son cœur. Aucune tentative d’extorsion de fonds ou de revendication politique n’a été faite. Ce qui a motivé cet acte criminel reste un mystère. À Chicago, le Mercantile Trade Exchange (CME) est hacké, provoquant l’inflation soudaine des prix du soja. Carol Barrett, une agente chevronnée du FBI, encourage ses supérieurs à associer leurs efforts à ceux de la Chine. Mais le capitaine Chen est loin de l’idée qu’elle s’en était faite. Formé au MIT, avec une parfaite maîtrise de l’anglais, l’officier chinois insiste pour que ses homologues américains libèrent sur le champ un célèbre hacker détenu en prison : Nicholas Hathaway. Pour Hathaway, rompu à la dureté de la vie carcérale et farouchement insubordonné, c’est peut-être la dernière chance de retrouver une vie normale. Pour ce, il va devoir démasquer l’auteur du logiciel malveillant, le localiser et l’appréhender.
Alors qu'il n'était plus revenu au cinéma depuis six ans et son Public Enemies, Michael Mann faisait son retour aux affaires en 2015 avec ce Hacker incarné par Chris Hemsworth. Le Thor de l'univers Marvel campe ici un hacker chargé de dénouer une vaste opération de cyber-piratage dans laquelle Mann entrelace enjeux humains et technologiques. Le résultat ne fut qu'à moitié convaincant pour Première, divisé comme une partie non négligeable de la critique : "Avec un mélange caractéristique de réalisme documentaire et de dramaturgie classique, Michael Mann propose de traiter la cybercriminalité comme un sujet d’avant-garde. Le résultat n’est ni le polar visionnaire que le cinéaste ambitionnait, ni le ratage total que certains se plaisent à décrire. […] Mais si, comme disait Hitchcock, "la vraisemblance est une perte de temps", on peut alors apprécier"Hacker" pour ce qu’il est : un thriller exotique haut de gamme". Flop en salles, Hacker témoigne pourtant d'une complexité qui mérite d'être à nouveau approfondie.
Hacker est diffusé ce soir à 20h50 sur Canal+ Cinéma.
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