Ce soir à la télé, Ben Stiller réalise un fake movie tordant, Spielberg un film de guerre plus vrai que nature, et Poelvoorde arrête de rire et joue les psychopathes.

Le choix de Première : Tonnerre sous les tropiques, de Ben Stiller  Après Zoolander, Ben Stiller reprend du service avec un film joyeusement corrosif sur la grosse machine hollywoodienne. Une bande d’acteurs légèrement demeurés sont recrutés pour jouer dans "le plus grand film de guerre de tous les temps". Mais arrivés sur le lieu de tournage (la jungle de l’île de Kauai, la même qui servi de décor à Spielberg pour Jurassic Park), les egos surdimensionnés des petites stars associés à l’amateurisme du réalisateur obligent la production à changer ses plans… La rédaction de Première avait salué le culot de l’acteur-réalisateur  : "Depuis 2002 et son Zoolander de joyeuse mémoire, on avait tendance à oublier qu’en Ben Stiller sommeillait un réalisateur de comédies gravement atteintes, à côté desquelles les potacheries régressives des frères Farrelly passent pour d’aimables plaisanteries. Dans son nouveau film, l’acteur-réalisateur s’emploie, avec une rage certaine, à paraître le plus politiquement incorrect possible : Robert Downey Jr. s’autoparodie en acteur adepte de la méthode Actors Studio qui, pour incarner un Noir, subit une opération de chirurgie esthétique et parle un argot afro-américain incompréhensible ; un vétéran du Vietnam, conseiller du film dans le film, se révèle un pur mythomane qui a peur de la torture ; le producteur hollywoodien (joué par un invité surprise...) est une caricature de requin carnassier odieux, macho et cynique. « Les cons osent tout, c’est à ça qu’on les reconnaît », écrivait Audiard. Stiller, qui est loin d’en être un, va très loin dans la transgression, quitte à y réduire son propos. Il n’empêche. Éclairé par l’immense John Toll (oscarisé pour Légendes d’automne et Braveheart), Tonnerre sous les tropiques bénéficie de moyens considérables pour une comédie. Stiller démontre au passage sa capacité à filmer des scènes d’action spectaculaires." Tonnerre sous les tropiques sera diffusé sur NT1 à 20h45            Il faut sauver le soldat Ryan, de Steven Spielberg Tandis que chez Ben Stiller le film de guerre vire à la farce, on reprend son sérieux avec Steven Spielberg qui, lui aussi, sort l’artillerie lourde ( mais pour de vrai.) Habitué des reconstitutions historiques, notamment avec la Liste de Schindler, Spielberg s’attelle ici au débarquement des troupes alliées américaines. Élue "meilleure scène de bataille de tous les temps" par le magazine anglais Empire, la séquence hyperréaliste de la "Bataille de Normandie" a eu besoin de mille soldats des Forces de Défense Irlandaise. Un film sur la guerre, mais surtout sur les hommes qui font la guerre : tous égaux devant la peur, la violence et l’abjection.Il faut sauver le soldat Ryan sera diffusé sur France 4 à 20h45           Entre ses mains, d’Anne Fontaine Après avoir suffoqué sous la déflagration des obus et des balles, on troque la grosse machine de guerre contre un face à face à la française, beaucoup plus minimaliste (mais non moins suffocant). Claire, trentenaire "visiblement" épanouie, travaille pour une compagnie d’assurance à Lille. Une vie sans histoires avec son mari Fabrice et sa fille Pauline qui se trouve bouleversée par la rencontre de Laurent. Se tisse alors entre ces deux personnages une relation trouble où se mêlent l’effroi et le désir. Ce "thriller intime" comme le définit sa réalisatrice, met en relief la puissance dramatique de Benoît Poelvoorde ici à contre-emploi en pervers sombre et énigmatique. Le soupçon, le non-dit, tout ce qui amène Claire à penser que Laurent peut être ce prédateur sexuel recherché dans la région, ne l’empêchera pourtant pas de se trouver irrésistiblement attirée par lui. Poelvoorde fait froid dans le dos.Entre ses mains sera diffusé sur D8 à 20h50Le reste du programme TV c’est ici : Programme TV