Un programme qui ne manque pas de piquant ce soir avec Sacha Baron Cohen dans la peau d’un dictateur arabe et Pierre Richard en vieux guérisseur hippie.
Le choix de Fluctuat : Coraline de Henry Selick Coraline est une petite fille comme les autres, hormis ses cheveux bleus peut-être. Obligée de suivre ses parents dans leur nouvelle maison, un manoir isolé et poussiéreux, elle s’ennuie ferme et décide d’explorer son nouveau chez elle. Elle découvre une porte étrange, s’ouvrant sur un univers parallèle, semblable au sien, mais où tout est parfait : sa maison est propre et accueillante, ses parents sont joyeux et disponibles… Un monde parallèle idéal avec tout de même des vices cachés, il fallait s’en douter.Henry Selick n’a rien perdu de son talent. On savourait déjà l’univers noir et poétique de L’Étrange Noël de M. Jack, un film d’animation attribué à tort à Tim Burton (qui est bien à la base du projet mais ne l’a pas réalisé). Ici encore, Selick ose le conte gothique. Il adapte le roman éponyme de Neil Gaiman en y apporte une touche personnelle : l’utilisation de vraies marionnettes. Ajoutez à cela un tournage à l’ancienne, image par image, (performance unique pour un film de cette durée), et vous aurez l’impression de voyager dans les tréfonds d’un vieux coffre à jouets. Attention cependant à ne pas laisser les enfants trop jeunes devant ce film un peu terrifiant. L’histoire aborde en effet des thèmes peu présents dans les films tous publics comme le désir parfois d’avoir d’autres parents, la peur de les perdre… De plus, les personnages sont inquiétants et l’atmosphère sombre. Coraline s’adresse à un jeune public averti.À noter : le groupe They Might Be Giants, auteur du célèbre générique de la série Malcolm, signe une des chansons du film.Fluctuat est sous le charme : "Le style expressionniste de Selick, en grande partie lesté du décorum Burtonien de Mr Jack, trouve à s'exprimer pleinement dans cet entre-deux monde (rêve/réalité), nous guidant avec les yeux d'une Alice en plein cauchemar gothique. Et quelle imagination ! Forcément inspirée par Lewis Caroll, la descente aux enfers de Coraline prend aussi parfois des tournures étonnamment lynchiennes, comme dans ce théâtre rouge sang cerné par les cabots, électrisé par le spectacle hystérique de deux harpies au corps flasques, extravagantes cantatrices déguisées en sirènes. Il y a du David Lynch, aussi, dans cet opaque jeu de double, où le rêve se substitue à la réalité dans un souffle, et engloutit le spectateur dans un tourbillon narratif à la fois labyrinthique et vertigineux. La peur affleure dans ces décors hybrides en 3D de facture "artisanale", soulagée par de nombreuses apparitions grotesques (le chat, Mr Bobinsky, Wible Lovat), inventives et souvent drôles. La morale du conte - parce qu'il en faut bien une - se révèle sans lourdeur, ni second degré facile à la Shrek. Le désenchantement de Coraline est enchanteur : rarement on aura ciselé, sous des attraits enfantins, un si poétique cauchemar." (lire la critique complète ici)Coraline de Henry Selick sera diffusé à 20h50 sur Arte. The Dictator de Larry CharlesSorti en 2012, ce film a un point commun avec le classique de Charlie Chaplin, Le Dictateur, dont il reprend quasiment le titre. Tout comme ce film des années 40, le personnage du dictateur est tourné en ridicule. Si Chaplin a appuyé sa critique sur la représentation d’une figure historique, Hitler, ici Larry Charles s’inspire de personnages actuels, comme Khadafi, Al-Thani ou Kim Jong Il pour façonner son personnage, le grand Amiral arabe Aladeen. Celui-ci va être victime d’un coup monté. Il se retrouve propulsé sans identité et sans argent dans la jungle new-yorkaise, dont il ne connaît rien. Lui qui méprisait la populace et les femmes devient l’employé d’une alter mondialiste dans un quartier pauvre de la ville.Sacha Baron Cohen ne s’éloigne pas de son panel de personnages habituels, le sans-gêne macho et gauche qui enchaîne les bourdes, toutes plus énormes les unes que les autres. Si vous avez aiméBorat, vous devriez vous esclaffer devant cette nouvelle comédie débridée. Sans compter que de nombreuses stars se sont prêtées au jeu du caméo (celui d’Edward Norton, par exemple, est osé). The Dictator de Larry Charles sera diffusé à 20h55 sur Canal + Le Cactus de Gérard BittonEn écoutant à la porte de son médecin, Sami, joué par Pascal Elbé, s’attribue le diagnostique que le praticien fait à son cactus. Il se pense donc condamné et s’installe chez son meilleur ami, à qui il rend la vie impossible. Pensant qu’un remède miracle pourra le sauver, il se rend en Inde, accompagné de son ami.Un duo comique attachant, agrémenté d’un personnage fort cocasse, un vieil hippie interprété par Pierre Richard et des musiques type bollywood entraînantes. Même si le recours aux clichés manque un peu de piquant, Le Cactus est parfait pour décompresser.Le Cactus sera diffusé à 20h45 sur France 4.
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