Les Yeux de Julia de Guillem Morales Julia ne peut pas se résoudre à accepter la mort soudaine de sa soeur Sara. Même si tout semble clairement indiquer qu'elle s'est suicidée, Julia refuse cette thèse. Incrédule, elle décide de passer au crible la vie de Sara durant les derniers mois précédant sa mort. Aux yeux de Julia, les éléments qu'elle rassemble peu à peu semblent confirmer l'énigme qu'elle soupçonne. Lorsque la jeune femme fait l'objet d'une singulière menace, tout se précipite. Personne autour d'elle - pas même son mari Isaac - ne semble percevoir le danger. C'est alors que la maladie dégénérative dont elle souffre s'accélère soudain. Petit à petit, Julia sombre dans l'obscurité...Les Yeux de Julia est un pur exercice de style qui renvoie directement aux thrillers millésimés de Dario Argento ou de Brian De Palma. (...) C’est tout l’arsenal du giallo qui fait un retour triomphal, justifié par un scénario merveilleusement alambiqué. Peu importe que Julia insiste pour retourner seule la nuit dans la maison sinistre où ses proches se font tuer avec une régularité inquiétante. L’essentiel tient dans la foi totale avec laquelle le jeune Guillem Morales (dont c’est le deuxième long) met en images les scènes. Certaines témoignent d’une inspiration stupéfiante, tel ce planséquence subjectif montrant l’esprit d’un mort qui s’échappe de son corps et croise les vivants, accourus trop tard à son secours. Brillant !Les Yeux de Julia sera diffusé à 20h50 sur Ciné FXIl était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan La vie dans une petite ville est comparable à celle des vastes steppes : le temps semble se dilater, on attend, on observe, avec la sensation que quelque chose de nouveau et de différent va tout à coup surgir de derrière chaque colline. Mais on retrouve les mêmes routes monotones, interminables... (Le film est présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2011.) Nuri Bilge Ceylan affirme que pour trouver son chemin, il faut commencer par se perdre. C’est ce que font ses personnages – et, à leur suite, les spectateurs –, dans ce film dont on ignore encore qu’il raconte l’histoire d’une révélation (celle-ci n’arrivera qu’après 2 h 30 de fausses pistes). Au début, tout le monde croit savoir qu’un homme est mort et qu’il faut retrouver son corps, le cinéaste décrivant cette quête avec un extraordinaire souci du détail. C’est aussi un peu une épreuve car la recherche est longue, incertaine et semée d’erreurs de parcours. Mais les choses sont ainsi faites et, au fond, Ceylan ne fait qu’imiter la vie, avec une force stupéfiante. Petit à petit, l’un des personnages principaux se révèle et, progressivement, il comprend que, jusqu’à présent, il avait vécu dans l’illusion. Comme dans la réalité, l’effet est assez puissant pour changer sa façon de voir l’existence. Très impressionnant.Il était une fois en Anatolie sera à suivre à 22h30 sur OCS City.Godzilla de Gareth Edwards Godzilla tente de rétablir la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l'humanité semble impuissante.Ce Godzilla 2014 donne au fond l'impression d'une œuvre trop sérieuse qui serait parasitée par les codes du film de monstre - ce qu'elle est objectivement, pour le meilleur et pour le pire. Malgré ce très bel effort, le genre attend donc toujours celui qui lui redonnera ses lettres de noblesse.Godzilla, à (re)découvrir à 20h50 sur Canal + Cinéma
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