Pour la première fois en Europe, la célèbre soprano Natalie Dessay interprète La Traviata au Festival d’Aix-en-Provence. Arte retransmet en direct ce soir à 21h30 la performance de "la" Dessay.
Pour la première fois en Europe, la célèbre soprano Natalie Dessay interprète La Traviata au Festival d’Aix-en-Provence. Arte retransmet en direct ce soir à 21h30 la performance de "la" Dessay.Comment abordez-vous le personnage tragique de Violetta, que vous avez peu interprété jusqu’à présent ?Je ne suis pas une Traviata conventionnelle. Je n’ai pas un physique de top-modèle pour incarner cette courtisane de toute beauté. Je joue sur un autre tableau : sa pulsion de vie très forte. Elle se sait condamnée par la phtisie. Elle brûle la chandelle par les deux bouts. Et voilà qu’elle tombe amoureuse d’Alfredo, un jeune homme de bonne famille, alors qu’elle s’était juré de ne plus succomber à l’amour. C’est un rôle émotionnel. Il faut tenir le choc pendant trois heures sur scène.La mise en scène de Jean-François Sivadier est très moderne…Nous portons des costumes contemporains. Le plateau du Théâtre de l’Archevêché sera nu.Est-ce intimidant de s’attaquer à un rôle autant associé à Maria Callas ?Je m’interdis d’y penser, comme si La Traviata venait d’être écrite pour moi !Exprimez-vous mieux vos talents d’actrice dans le registre dramatique ?Non, je préfère la comédie. C’est beaucoup plus difficile à l’opéra. Faire pleurer avec une tragédie, il n’y a pas grand chose à faire, la musique prépare déjà le public. Pour moi, entendre rire les spectateurs, comme dans La Fille du régiment, c’est jouissif.Vous avez débuté dans le répertoire comique - Les contes d’Hoffman, Lakmé - pour aller ensuite vers des œuvres romantiques, La Sonnambula, Lucia di Lammermoor…Ma voix m’y a amenée naturellement. Comme les acteurs jadis, nous avons des emplois à l’opéra. Moi, c’est jeune première. Avec l’âge, ça va poser problème. Parfois, j’en ai marre d’interpréter toujours des jeunes filles en pleurs. La Traviata est une vraie femme. Ça change un peu.Comment voyez-vous votre avenir après l’art lyrique ?J’espère me partager entre les planches et les chevaux. Comédienne de théâtre et cavalière, ce sera ma nouvelle vie.Vous êtes-vous fixé une échéance ?Je ne vous la dirai pas. Ce n’est pas forcément une date limite de péremption, plutôt une date limite de reconversion.Vos enfants sont-ils fans d’opéra ?Non, mais de musique, oui. Mon fils de 15 ans joue du rock et du jazz au saxophone et au piano. Et, à 13 ans, ma fille chante du Lady Gaga.Et cela vous inspire quoi ?Qu’elle a une très belle voix.Qui, votre fille ou Lady Gaga ?Lady Gaga et ma fille !Interview Emmanuel Ducasse de Télé 7 Jours
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