À l'occasion de la diffusion d'American Nightmare ce soir à 22h15 sur Ciné+Premier, portrait du producteur Jason Blum, l'homme à l'origine du carton du premier volet de la franchise horrifique qui a engrangé trente fois son budget initial en salles à sa sortie en 2013.La méthode Jason Blum continue de frapper fort. Dix-huit films estampillés Blumhouse ont bravé les salles US ces douze derniers mois, et vingt et un sont actuellement en postproduction (dont Sinister 2, Insidious 3, Paranormal Activity 5 et American Nightmare 3). Le système bon marché que Jason Blum, 45 ans, a perfectionné dans le cinéma d’horreur, se décline aujourd’hui à l’identique dans tous les genres : 4 à 5 millions de dollars de budget, 30 jours de tournage, salaires a minima pour tout le monde, mais intéressement sur les recettes.Blumhouse est devenu une sorte d’eldorado pour les déclassés de l’industrie. Des comédiens sous-employés par les studios y trouvent le moyen de poursuivre une carrière et, pour certains, de faire fortune (Ethan Hawke a empoché 3 millions de dollars sur les 91 amassés par American Anarchy). Des réalisateurs boudés par les producteurs y viennent se dégourdir les jambes. C’est ainsi que Rob Cohen s’est retrouvé à filmer Jennifer Lopez en Milf concupiscente, espionnant son entourage par la fenêtre dans Un voisin trop parfait. "L’autre condition immuable, déclare Jason Blum, est de tourner à Los Angeles. Les acteurs sont plus à même d’accepter un salaire à la baisse s’ils peuvent embrasser leurs gosses le soir venu".Bien carrosséeAu fil des années, Blum se félicite d’avoir accumulé du "data". Du quoi ? "Une connaissance du métier, précise-t-il, de la logistique. On connaît toutes les équipes de cascadeurs et d’effets spéciaux. On sait quel directeur photo est bon. On a commis toutes les erreurs possibles et on met cette expérience au service de nos réalisateurs". Des erreurs de quel genre? "Prenez Un voisin trop parfait, dans lequel il y a une poursuite en voitures. Peu importe votre talent, avec un budget de 4 millions de dollars, votre poursuite sera nulle ! C’est mathématique. Rob Cohen tenait absolument à cette séquence. On lui a dit non. Il l’a tournée quand même et, bien sûr, on a fini par la couper. (Rire.) Le résultat était atroce. Ce qu’on voit maintenant dans le film, c’est la voiture piler à un feu rouge, et le poursuivant continuer sa route. Voilà, c’est une bataille qu’on a perdue".On pourrait penser qu’un metteur en scène chevronné comme Rob Cohen, réalisateur de Fast & Furious, possède les qualités requises pour emballer une poursuite en voitures vite fait, bien fait… "Oui, n’est-ce pas ?, reconnaît Jason Blum. C’est pour ça qu’on l’a laissé faire. Mais les gens ne viennent pas voir nos films pour des courses de bagnoles". En l’occurrence, les quelques millions d’Américains qui se sont déplacés pour Un voisin trop parfait venaient admirer Jennifer Lopez en petite tenue, pour ne pas dire son légendaire fessier estimé à plus d’un million de dollars. Mais même ça, le film refuse de nous le montrer. Trop cher ?Benjamin RozovasLe résumé d'American Nightmare : Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? American Nightmare est diffusé ce soir à 22h15 sur Ciné+Premier.
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