Nom de naissance Mercier
Genre Homme
Avis

Biographie

Écrivain et auteur dramatique français, Louis-Sébastien Mercier est né à Paris le 6 juin 1740 d’un père fabricant d’épées et marchand d’armes. Au terme de ses études, il part à Bordeaux où il travaille comme professeur de rhétorique. Mais, au bout d’un certain temps, il se rend compte qu’il s’est trompé de métier. Il décide alors de retourner dans sa ville natale, en 1765. Il y entame une carrière d’écrivain, convaincu par sa passion pour les romans et le quatrième art d’une part, et surtout sous l’influence de son ami Crébillon fils (1707-1777), d’autre part. Il commence par publier des héroïdes, des essais critiques et des récits avant de se tourner vers l’écriture de romans comme Les Songes philosophiques (1768) ou encore Les Contes moraux (1769). Mais, c’est avec L’An 2440 ou Rêve s’il en fut jamais, paru en 1771, qu’il connaît son premier succès et accède à la célébrité. Considéré au départ comme utopique, ce récit s’avèrera être une œuvre prophétique après la Révolution française. En effet, tous les changements qu’il y avait prédits se sont réalisés. Il fait paraître par la suite des œuvres de tous genres : drames bourgeois ou historiques (Le Faux Ami, 1772 ; Childéric, premier roi de France, 1774 ; La Brouette du vinaigrier, 1775, Nathalie, 1775), comédies (Les Comédiens, ou le Foyer, 1777 ; Le Charlatan, ou le docteur Sacroton, 1780), romans (Jezzenemours, 1776), discours philosophiques (Éloges et discours philosophiques, 1776), discours politiques, pamphlets. En 1773, il écrit Du théâtre ou Nouvel Essai sur l’art dramatique, dans lequel il expose des théories développant l’aspect social de la représentation théâtrale. Il tire son inspiration de l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau, dont il est un inconditionnel admirateur. Il collabore à la promotion de la première édition des œuvres complètes de l’écrivain genevois qu’il considère comme l’un des premiers auteurs de la Révolution dans son ouvrage à succès De Jean-Jacques Rousseau, paru en 1791. En 1781, il publie le premier volume de ce qui est sans nul doute son chef d’œuvre, Tableau de Paris. Il y dépeint toutes les facettes de la vie du petit peuple français du dix-huitième siècle. De peur de se retrouver derrière les barreaux, la même année, il part vivre en Suisse, où il continue à travailler son ouvrage majeur. En 1788, il publie la suite de Tableau de Paris. Le succès est retentissant, à tel point qu’il traverse le Rhin. En Allemagne, Louis-Sébastien Mercier est dorénavant considéré comme un écrivain de premier ordre. A l’aube de la Révolution, en 1789, afin de mieux diffuser ses idées insurrectionnelles, il entame une collaboration avec plusieurs journaux entre autres Les Annales Patriotiques, dont il est le fondateur avec Jean-Louis Cara. Très vite, il tourne le dos à ses amis révolutionnaires, jusqu'à les critiquer dans la revue girondine La Chronique du mois. Trois ans plus tard, il est élu député à la Convention du département de Seine-et-Oise. Il se range aux côtés des modérés et vote pour la détention de Louis XVI. D’autre part, il condamne l’arrestation des Girondins en paraphant la pétition contre la journée du 31 mai 1793. Ce qui lui vaut d’être arrêté et écroué, en compagnie de soixante-douze de ses collègues, pendant plus d’un an. Il est libéré le 9 de Thermidor, qui correspond avec la chute du régime dictatorial de Robespierre. Puis, en 1795, il est réélu député du département du Nord au Conseil des Cinq-cents avant d’être nommé, deux ans plus tard, contrôleur de la Loterie, dont il était l’un des pourfendeurs autrefois. La même année, il devient professeur d’histoire aux écoles centrales et membre de l’Institut. En 1798, il décide de se retirer de la sphère politique. En 1800, il fait paraître le Nouveau Paris, dans la même veine que Tableau de Paris. Une peinture panoramique des mœurs des classes populaires de cette époque. Parmi ses ouvrages sur le théâtre, les plus notables sont : L’Indigent, La Maison de Molière, la Brouette du Vinaigrier, le Déserteur, Jenneval, Louis XVI…Il a aussi écrit Néologie, dans lequel il propose un nouveau vocabulaire de mots, Satire contre Racine et Boileau (1808), Portraits des rois de France (1793), Jeanne d’Arc (1808), L’Homme sauvage (1767)…Sous le régime de Napoléon, qu’il appréciait, il s’est affirmé en tant que républicain. Par ailleurs, il était proche de la Franc-maçonnerie. Louis Sébastien Mercier meurt le 25 avril 1814.