Formé en France, il entame néanmoins sa carrière dans son propre pays avec Los hijos de la guerra fría (1985), portrait grinçant d'une petite bourgeoisie déboussolée. D'emblée, il se sert des stéréotypes populaires, puis remporte un appréciable succès avec Sussi (1987), portant plus loin la critique des comportements des classes moyennes sous la dictature. Il y décrit l'ascension d'une jeune fille d'origine paysanne, des cabarets minables aux campagnes de propagande orchestrées par les partisans du régime, en passant par la débrouillardise des publicitaires. Il n'hésite pas à reproduire les clichés des feuilletons télévisés à la mode, avec un zeste d'ironie, quitte à profiter des ambiguïtés vis-à-vis des spectateurs moins avertis. Caluga o menta (1990) s'écarte de cette option et embrasse un naturalisme davantage en phase avec certaines formules en vigueur sous d'autres horizons, pour évoquer une jeunesse marginalisée, désuvrée, à la limite de la délinquance. Amnesia (1994) plonge dans l'héritage refoulé des militaires chiliens, qui n'en finissent pas de quitter la scène, sans reculer devant une mise en scène excessive et une interprétation volontiers grotesque. Il signe ensuite Tuve un sueno contigo (1999).