Écrivain et poète français, André de Richaud est né le 6 avril 1907 à Perpignan, d’un père professeur de lycée. Après la mort de ce dernier en 1914, lors d’un combat dans la Meuse, il est élevé dans la résidence de son grand-père maternel à Nîmes par sa mère, qui décédera à son tour en 1923. Une année plus tard, il entre au pensionnat du collège de Carpentras, où il fait la connaissance de Joseph d’Arbaud, directeur de la revue Le Feu, d’André Gaillard, fondateur des Cahiers du Sud et de Pierre Seghers, qui deviendra son ami. Il fait ensuite des études de droit et de philosophie à Aix-en-Provence. En 1928, encouragé par François Mauriac, André de Richaud fait paraître son premier ouvrage, Vie de Saint Delteil. L’année suivante, il devient professeur de philosophie, tout en poursuivant son travail d’écriture. Il publie La Création du Monde chez Grasset en 1930.Toujours en 1930, sa première pièce théâtrale, Village, est créée par Charles Dullin au théâtre de l’Atelier. La pièce reçoit un accueil favorable du public et des critiques. L’auteur se lie ainsi d’amitié avec Jean Giraudoux, André Gide, ou encore Jean Cocteau. Cependant, c’est avec son roman La Douleur, paru chez Grasset en 1931, qu’André de Richaud accède à la célébrité. Il doit cette notoriété à la polémique engendrée par le refus d’un jury littéraire (composé notamment de François Mauriac, Georges Bernanos, André Maurois et Julien Green) de lui décerner le Prix du Premier Roman, qui lui revenait logiquement. La Douleur est en effet mal perçu par ses détracteurs, car son héroïne est une femme qui, ayant perdu son mari durant la Première Guerre mondiale, se laisse séduire par un prisonnier allemand. Il effectue son service militaire en 1932, année de la publication de son roman La Fontaine des Lunatiques. Ce dernier fera l’objet en 1943 d’un projet d’adaptation cinématographique, avec Jean-Louis Barrault, qui ne verra finalement pas le jour.Il renonce à son métier d’enseignant et part à la découverte de la Grèce en 1934. À son retour, il rencontre Fernand Léger, chez qui il vivra durant quatorze ans en Normandie et à Paris, où André de Richaud, aidé par sa situation financière confortable, brille par ses nombreuses frasques. Il n’arrête pas pour autant son activité d’auteur de théâtre et de romancier. Il écrit la pièce L’Homme blanc (1934) et fait paraître chez Grasset L’Amour fraternel en 1935, puis La Barrette rouge en 1938. Malgré une certaine reconnaissance que lui rapporte son travail, notamment auprès d'Albert Camus, de Joseph Delteil, ou encore de Jean Cocteau, l'écrivain, dont le style, original, est axé sur une violence sombre, reste inclassable, voire snobé. Vers le milieu des années quarante, il se montre très actif, avec plusieurs écrits publiés dans diverses revues. En outre, en 1944, il publie La Nuit aveuglante aux Éditions Michel Laffont et La Confession publique chez Seghers. Ce dernier évoque le tragique de l’existence, thème que l’on retrouvera dans la deuxième édition du recueil de poèmes Le Droit d’Asile paru en 1937 et lauréat du prix Apollinaire en 1955. En effet, ces années d’après-guerre sont on ne peut plus difficiles sur le plan personnel pour le poète. Aux multiples problèmes de santé s’ajoutent l’addiction à l’alcool et des difficultés financières chroniques. Le rythme de son activité va en pâtir. En 1956, il fait paraître un recueil de pièces de théâtre (comprenant entre autres Le Secret, Les Reliques et Le Roi Clos) ainsi que L'Étrange Visiteur, un roman à la fois policier et fantastique qui bouleverse le public. Ne pouvant plus subvenir à ses besoins, André de Richaud réussit en 1961, en mentant sur son âge réel, à intégrer l’asile de vieux de Vallauris, où il restera six ans. Il tombe par la suite dans un mutisme littéraire et dans l’oubli total, au point qu’un article de presse annoncera sa disparition quelques années plus tard. En guise de réponse à ce dernier, il écrit en 1965 son dernier ouvrage Je ne suis pas mort, un récit autobiographique où le sens tragique de la vie exprimé dans La Confession publique (1944) atteint son paroxysme. La même année, il fait la connaissance de l’éditeur Robert Morel, avec lequel il développe des projets d’écriture qui n’aboutiront pas. Tuberculeux, André de Richaud décède le 29 septembre 1968 à Montpellier, suite à une hémorragie digestive doublée d’une hernie hiatale.
Nom de naissance | de Richaud |
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Genre | Homme |
Avis |