Il s'intéresse d'abord au théâtre et, à la fin des années 60, travaille avec Mehmet Ulusoy pour un « Théâtre dans la rue ». En 1973, il réalise son premier court métrage, Ferhat, puis un moyen métrage, Interdit ! (Yasak !, 1975), qui est primé à Moscou en 1977. Il participe ensuite à certains scénarios, voire à certaines mises en scène de films (comme par exemple celle du Troupeau de Zeki Ökten et Y. Güney, 1978), puis dirige Hazal (1979), Cheval, mon cheval (At, 1982) et le Gardien (Bekçi, 1985), trois films où il met sa créativité au service du réalisme social, de la campagne à la cité. Il s'impose alors comme l'un des plus importants noms du cinéma d'auteur turc, malgré le poids d'une approche trop didactique. Puis il réalise un film intimiste, très personnel, sur la crise de création que vit un cinéaste : L'eau brûle aussi (Su da Yanar, 1987), qui marque un virage thématique dans sa carrière. Il continue dans cette nouvelle voie avec Nu (Cplak, 1993), fable contemporaine marquée d'une certaine intemporalité surréaliste. Après un relatif silence ponctué par un court métrage, le Secret (Sr, 1995), il réalise d'abord la Lettre (Mektup, 1997), film sans trop d'ambition et d'une facture classique qui déçoit, puis la Balalaïka (Balalayka, 2000), une comédie sociale qui lui permet de renouer avec le succès populaire et l'estime critique.