On essaye de compendre comment la série a pu se planter à ce point-là cette année.
Cette fois, le final n'a pas suffit. Il n'a pas permis de tirer un trait sur les heures interminables, passées à espérer un peu de vigueur dans The Walking Dead. Car il faut bien se l'avouer : la saison 7 n'a pas été bonne. Elle restera certainement comme l'une des plus décevantes de l'histoire de la série. L'une des moins excitantes et même celle qui a marqué, pour la première fois, un déclin des audiences. Le show le plus populaire d'Amérique a complètement raté son chapître sur la domination des Sauveurs. On tente de comprendre pourquoi. Attention spoilers !
Une ouverture insoutenable
Tout avait plutôt bien commencé pourtant. Après avoir bouclé la saison 6 sur un cliffhanger assez scandaleux, les producteurs se sont rattrapés en livrant une ouverture plus-intense-tu-meures ! Une scène de matraquage en règle qui marquera la série pour longtemps. Une séquence d'une violence insoutenable et tellement abominable, qu'elle marquait déjà une rupture avec les fans. En effet, nombreux sont ceux qui n'ont même pas pu aller au bout de ce premier épisode, choqués par cette barbarie sans filtre... à laquelle Walking Dead ne nous avait pas vraiment habitué finalement.
Une lenteur insoutenable
Cette ouverture clivante laissait au moins espérer une saison 7 audacieuse et agressive. Le contrecoup n'en aura été que plus brutal. Car dès la semaine suivante, la série retrouvait son rythme de croisière. Un tempo pépère, à base de longues séquences contemplatives, de dialogues creux et de souffrance outrageusement mise en scène. Les auteurs ont voulu raconter le deuil et ses conséquences. La résignation devant le chaos. La soumission face à la peur. Et ils nous ont littéralement soûlé sous un flot de drama, en omettant complètement d'ajouter un peu d'action.
Tout ça pour 20 minutes de baston
Car évidemment, si l'on regarde The Walking Dead, c'est aussi pour voir un peu de fight entre deux bla-bla. Or, la saison 7 en a cruellement manqué. Elle a mis en place lentement, très lentement, la scène pour la grande bataille entre Alexandria et les Sauveurs. Elle a pris tout son temps, pour nous montrer la difficile alliance des colonies, la recherche des armes, la gestion des troupes... Tout ça pour arriver au point final attendu, à savoir 20 minutes de baston dans un dernier épisode qui aurait fait nettement plus d'effet, s'il était arrivé 8 heures plus tôt ! A croire qu'à force de voir la série se rapprocher des comics, les scénaristes freinent des quatre fers, et livrent des épisodes de plus en plus ostensiblement bouche-trous, pour gagner du temps !
Une caisse de personnages à traiter
Dans cette idée, la série est donc allée voir un peu plus loin, dans le monde apocalyptique et a ramené dans ses valises de nouveaux personnages : Ezekiel et ses sujets, Jadis et ses "trash people", Natania et ses filles d'Oceanside... Chouette, de nouvelles têtes ! Sauf que si certains sont intéressants, voire même assez charismatiques, il y a juste trop de monde en ce moment dans The Walking Dead ! La série dégueule de personnages, au Nord, à l'Est, au Sud... Et le problème, c'est qu'elle essaye de donner du temps de jeu à chacun, cassant ainsi la dynamique de la narration, qui se noie un peu plus chaque semaine sous d'innombrales intrigues secondaires.
Sasha ? Mais on s'en fout !
En structurant ainsi son récit, la série n'aide pas non plus le public à s'attacher aux personnages. Il n'y a qu'à prendre l'exemple de Sasha. Pas très passionnante depuis son arrivée dans Walking Dead, la jeune femme a pris une place immense dans la saison 7. Sauf que son aventure vengeresse contre Negan nous a laissé complètement de marbre. Plus agaçante qu'autre chose, elle nous a surtout fatigué avec sa mission suicide totalement idiote (alors que Rick se prépare un grand assaut, elle prend le risque de tout foutre en l'air trois jours avant ?), qui a malheureusement représenté une part importante du script cette année. Et forcément, sa mort hyper-prévisible n'a pas franchement bouleversé les fans.
Un Rick de plus en plus pathétique
D'autant que par la même occasion, le show a largement délaissé ses personnages principaux. Alors que Glenn venait de mourir, Maggie n'a dû avoir que 30 ou 40 minutes de temps d'écran cumulé, dans toute la saison 7. Enfermé durant toute la première partie, Daryl a aussi été sous-employé. Et que dire de Carol, enterrée dans sa maison de campagne depuis des mois ? Et puis il y a le cas de Rick. Le shérif de The Walking Dead, censé être le héros de cette histoire, a toujours autant de mal à porter la série. Encore plus cette année, où l'intrigue l'a mis plus bas que terre. Humilié, avili, discrédité, il a paru terriblement pathétique durant une bonne partie de la saison. On aurait tellement voulu le voir relever la tête plus tôt. Qu'il embrasse enfin pleinement son rôle de leader. Mais aujourd'hui, la conclusion est tristement sans appel : la seule qui a les épaules pour être la boss, c'est Maggie !
Negan, ce vilain très méchant
Finalement, cette saison 7 aura tout misé sur Negan. Le nouveau méchant de la série, teasé à mort, des mois avant son arrivée, était censé être plus grand, plus fort, plus méchant que le Gouverneur, Shane ou Gareth. Mais au bout du compte, le contrat n'est qu'à moitié rempli. Certes, le leader des Sauveurs est indéniablement terrifiant. Il est certainement l'ennemi le plus puissant que Rick n'ait jamais affronté. Mais il est aussi le plus monocorde. Le plus caricatural. Le plus limité. Jeffrey Dean Morgan cabotine en jouant une partition répétitive de vilain sadique, qui se marre à chaque fois qu'il fait peur. Un monstre de cartoon en somme, qui finit malheureusement par n'inspirer que l'aversion. Un peu à l'image de la série.
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