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Les Revenants est la nouvelle série originale de Canal +. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est attendue comme le loup blanc. Nous avons vu les épisodes...

Alors, les Revenants, on y va, ou on n'y va pas ? Telle est sans doute la question que vous vous posez depuis quelques jours. Il faut dire que la campagne de promo orchestrée par l'agence BETC, fait merveille : la nouvelle série de Canal +, Les Revenants faisant déjà beaucoup parler d'elle, avant même d'avoir été diffusée (c'était le but).Les stratagèmes du marketing aidant, la chaîne distille au compte goutte les épisodes de sa nouvelle création originale, aux journalistes. Pas de DVD envoyés (comme d'habitude), juste des projections des 3 premiers épisodes. Et avouons-le la stratégie est payante, puisque les Revenant est une série qui justement joue à fond sur la frustration et le questionnement. Une série addictive, comme on les aime...Adaptation du film éponyme, les Revenants raconte le retour à la vie de plusieurs personnages, tous habitants d'une ville de Savoie. Un lieu clos, unique : un monde à part, angoissant et apaisant qui semble vivre à son propre rythme. A l'image de la série.Ici, les morts-vivants ne sont pas des zombies à la Walking Dead qui zigouillent à tour de bras les rescapés, mais juste des morts revenus à la vie. Oui, juste cela.Car avec un tel postulat (des morts reviennent à la vie), la série a choisi le parti du réalisme, de l'hyper réalisme, même. C'est là ce qui fait toute sa force, son originalité et sa (ses) qualité(s).Une stylisation du réel qui plonge le spectateur dans son univers à la fois onirique et froid, pour mieux l'amener à se questionner. Qui sont ces morts qui reviennent à la vie ? Pourquoi eux, et pas d'autres ? Quels sont leurs rapports aux vivants ? Sont-ils revenus pour quelque chose de précis ? Ce sont autant de questions que l'on peut se poser face au Revenants. En filigrane bien sur, LA question que nous nous posons tous : comment réagir face à une telle situation, face à ces morts (femme, mari, enfants, amours de jeunesse...) qui reviennent à la vie, alors que le deuil avait pris des années à se faire (ou pas) ?Les Revenants, la vérité est ailleurs.Il n'est pas certain qu'à l'issue de la série nous aurons des réponses, qu'importe. Le plaisir du spectateur est ailleurs, même si paradoxalement, il provient également sans doute de cette frustration.Les Revenants est une série de genre qui s'assume et s'affirme avec force (bravo au scénario). Les codes sont plus que respectés, ils sont même dépassés. La série ayant certainement développés les siens. On pense aux (meilleurs) films de M. Night Shyamalan, à Bergman, parfois,Truffaut, sans doute. Coup de chapeau d'ailleurs au chef opérateur Patrick Blossier et au réalisateur Fabrice Gobert.On peut ne pas aimer le fantastique et rester sans voix devant l'univers créé de toute pièce par la photo et la réalisation des Revenants. Cette série a un ADN propre qui ne ressemble à nul autre. Et que dire du thème musical de Mogwai, si non qu'il a tout compris de ce qui fait une bonne musique de série, répétitive sans être lassante. Discrètement présente...Enfin, les Revenants ne serait pas aussi aboutie sans ses comédiens, tous excellent dans une partition qu'on imagine assez bancale à jouer pour un acteur que ce soit du côté des vivant ou celui des revenants. Aucun ne se détache du lot, ils sont tous (Anne Consigny, Clotilde Hesme, Céline Sallette, Pierre Perrier, Guillaume Gouix, Frédéric Pierrot, Grégory Gadebois, Ana Girardot pour ne citer que les principaux,) justes. Le casting est plus qu'homogène, au point que l'on se demande parfois, si, dans ce petit village de Savoie où les morts reviennent à la vie, les vivants aussi ne seraient pas morts..Les Revenants, dès le 26 novembre, sur Canal +, on Y reviendra !  N. Bellet