"On ne pouvait décemment pas boucler un quartier entier de l'Upper East Side pour tourner..." Julian Fellowes nous dit tout sur les coulisses de la série.
Ce qui frappe, en arrivant dans The Gilded Age, c'est évidemment la majesté du décorum. Les lieux, les costumes, les accessoires... La reconstitution historique est à couper le souffle. Et elle était essentielle, nous confie Julian Fellowes :
"Il était très important que ça soit très réaliste, juste le plan historique. Je nourris une obsession pour les détails historiques. J'ai le sentiment que si ça sonne juste, le public y voit une forme d'authenticité, même sans rien connaître de cette période. Il se dit que ça devait se passer comme ça certainement. C'est ce que je recherche", explique à Première le créateur et showrunner.
A quelle époque correspond The Gilded Age ? "C'est un peu la Renaissance américaine"Dans la foulée, son producteur exécutif, Gareth Neame, va plus loin dans les détails techniques. Car recréer le New York de 1880 n'a pas été une partie de plaisir :
"C'était clairement le défi majeur de cette série", sourit-il. "Pour Downton Abbey, il existait plein de lieux historiques, de châteaux qu'on pouvait utiliser pour filmer. Tout ça existe encore concrètement. Mais là, pour The Gilded Age, il a carrément fallu qu'on créé une ville entière ! Des bâtiments entiers... On en retrouve encore certains en longeant la 5e Avenue aujourd'hui, à New York. Sauf qu'on ne peut décemment pas boucler un quartier entier de l'Upper East Side pour tourner. Encore plus pour un drama historique. Parce que cela voudrait dire retirer tous les équipements urbains modernes, les panneaux, faire passer des carrioles et des chevaux... C'est carrément impossible. Il a donc fallu tout créer à partir de rien."
Gareth Neame poursuit et révèle la solution employée par les producteurs pour fabriquer Ex nihilo le New York de The Gilded Age : "On a eu la chance de pouvoir construire un quartier entier, comme dans l'Upper East Side. On a un production designer formidable, Bob Shaw, qui a fait un travail créatif hallucinant. Il a construit, concrètement, les deux grandes maisons, celle d'Agnes van Rhijn et celle de George Russell ! Et tout ça s'est parfaitement imbriqué avec des décors existants que nous avons pu utiliser, principalement dans le nord de l'État de New York, où il y a ce maillage de merveilleuses propriétés historiques qui sont toujours là..."
Il a donc fallu des moyens dantesques, pour produire la nouvelle série prestige de HBO. Et pas mal d'effets spéciaux aussi, comme le confesse bien volontiers Julian Fellowes : "Les effets numériques nous ont beaucoup aidés. C'est certainement la raison pour laquelle cette époque n'a pas vraiment été abordée auparavant au ciné ou à la télé. Si vous repensez au film de Martin Scorsese, Le Temps de l'innocence (1993), par exemple, il n'y a quasiment aucun plan en extérieur. Parce que vous ne pouviez tout simplement pas le faire à ce moment-là. L'évolution du CGI nous a permis de vraiment reconstituer, au plus près, l'époque de The Gilded Age."
La série est lancée aujourd'hui en France sur OCS. Un nouvel épisode sera à voir chaque mardi.
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