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Que le temps fut long. Tellement long qu'on n'y croyait plus.Winter is coming ? Non, pendant tout le début de cette saison 5, c'était plutôt Winter is boring.En effet, après sept premiers épisodes bavards, soporifiques et sans grand intérêt, la saison 5 de Game of Thrones a enfin démarré pour de bon avec l'épisode 8 diffusé dimanche soir (sur HBO et hier soir sur OCS), "Hardhome" (lire notre review).Même s'il faut bien avouer que la sauce montait progressivement depuis deux semaines - notamment grâce à la nuit de noce scandaleuse de Sansa Stark dans l'épisode 6 et à la révélation du corps inouï de Rosabell Laurenti-Sellers dans l'épisode 7 -, cette cinquième saison était une déception majuscule au point où l'on se demandait clairement si nous devions nous accrocher ou lâcher l'affaire.Heureusement, cette impression n'a pas duré un instant de plus et cet épisode 8 a mis tout le monde d'accord, mettant fin subitement à l'ennui et attisant à nouveau l'excitation et la passion qui nous animaient par le passé à la diffusion du fameux show.Car depuis dimanche et la découverte de "Hardhome", la saison 5 a pris une nouvelle ampleur, plus profonde, plus épique - la bataille finale est d'une puissance extrême -, plus intime aussi en réunissant enfin deux des personnages les plus emblématiques de la série.A l'instar de l'équipe de France de football lors de la Coupe du Monde allemande de 2006 qui, après des matches de poule indigestes, réalisa un chef-d'oeuvre en quart de finale contre le Brésil - permettant ainsi à ses fans de rêver à une deuxième étoile sur le maillot bleu -, la cinquième saison de Game of Thrones que l'on croyait définitivement enterrée, en gardait en fait sous le pied, préservait son effet. Une énergie qui couvait pour, tel le bambou qui pousse des années sous terre avant d'exploser à l'air libre, a soudainement jailli aux yeux de tous et délivré son climax (en attendant impatiemment les deux derniers épisodes).A travers deux histoires distinctes mais qui se rejoindront inévitablement - Tyrion/Daenerys d'un côté et Jon Snow/Les Sauvageons de l'autre -, le récit a définitivement décollé pour toucher des sommets jamais atteints jusque-là et présageant du meilleur pour la suite.Dès la première scène de cet épisode 8, entre deux des personnages préférés du show que les fans attendaient de voir réunis - Tyrion et Daenerys -, on comprenait que cet épisode était sur les bons rails. Mieux, qu'il serait unique.Dès cette première scène en effet, qui voit le petit Lannister et la grande Targaryen s'allier, on savait que plus rien ne serait comme avant et que la machine était en marche, en marche pour ne plus s'arrêter.De l'autre côté, dans son combat perpétuel contre le mal, Jon Snow s'imposait tel un Aragorn prêt à défendre coûte que coûte le Gouffre de Helm (la grande et épique bataille des Deux Tours) - avec un soupçon de World War Z (imposant une fois de plus le zombie comme métaphore de la peur primale actuelle) - pour un résultat tout aussi prenant et spectaculaire, au dénouement terrible, annonçant une fin de saison que l'on espère du même accabit. La seule question qui subsiste alors n'est pas de savoir si cette saison 5 est réussie - c'est désormais un fait établi -, mais si les deux derniers épisodes seront à la hauteur de ce huitième. On a hâte de le savoir.Mathieu Lecerf (@MathieuLecerf)