L'acteur de 75 ans peine à exister et à faire exploser cette nouvelle série d'action de Netflix.
Alors que Harrison Ford reprend le chapeau et le fouet d’Indy (à 80 ans) et que Stallone (76 ans) rejoue le loser magnifique dans Tulsa King, Arnold Schwarzenegger fait lui aussi son come-back ridé dans une série explosive qui rappelle ses jeunes années d'action hero. Un blockbuster Netflix, qui sort aujourd'hui sur la plateforme.
Écrite par Nick Santora (créateur de Scorpion), Fubar ressemble, de loin, à un remake carte senior de True Lies : un père et sa fille découvrent qu’ils travaillent secrètement pour la CIA chacun de leur côté et que leur relation a été depuis des années construite sur un mensonge.
L’ennui, c’est que contrairement à Ford ou Stallone on n’a pas forcément envie de voir le Governator remettre ses vieilles panoplies. « Vieillir est le plus mauvais rôle de Schwarzenegger », écrivait il y a quelques années le journaliste Jérôme Momcilovic dans un essai stimulant. Contrairement à Sly, qui pourra jouer Rocky jusqu’à sa mort, celui qui fut d’abord un corps-machine (celui du Terminator) ne peut décemment pas endosser les souffrances de l’ordinaire ou encaisser le poids des ans. Et de fait, les seuls rôles qui pourraient lui permettre ce vieillissement sont les moins intéressants de sa filmo.
C'est le cas de Fubar, petite série d'action au cahier des charges machinalement rempli, sans aucune idée de mise en scène. Une sorte de pétard mouillé, jamais vraiment explosif, jamais vraiment drôle, qui fait finalement pschitt en l'absence d'une moindre étincelle entre le père et la fille (jouée par Monica Barbaro), celle qui aurait dû sauver la série de la déflagration. Schwarzy n'y arrive pas et en a même du mal à allumer son éternel cigare ! Et on finit par se dire que les meilleures apparitions récentes de l'acteur sont celle qu'il a effectuées sur Youtube, barbe négligée, cheveu clairsemé, visage tanné par les années et le soleil californien... Schwarzy était apparu il y a un an dans une vidéo fantastique où, apostrophant Poutine et le peuple russe, il engageait une leçon de sagesse et de concorde face aux ravages du conflit qui secouait l’Ukraine. Son art souverain de conteur d’histoires, sa puissance d’incarnation et sa mise en scène de lui-même étaient résumés en 9 minutes. Sans doute bien mieux que les 8 épisodes de Fubar.
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