Cette série sur les mésaventures d’un homme des cavernes séduit par ses trouvailles stylistiques, malgré son ton déroutant.
Une série préhistorique sans dialogues, ni véritable bande-originale, où un des premiers hommes sur Terre tente de se frayer un chemin parmi ses congénères. Tel est le pitch dégraissé à l'os et diablement séduisant de Moah. Un 10x26 minutes accueilli par OCS et imaginé à l'origine par Henri Debeurme qui s'est fait une spécialité des high-concepts épisodiques (Missions, Trauma). Moah se cale sur le même cahier des charges : surprendre par un projet singulier qui veut grandir à l'écart du tout-venant sériel hexagonal.
A l'image, Moah mise intelligemment sur le pouvoir d'évocation de ses décors et de scènes joliment shootées par Benjamin Rocher, selon la sacro-sainte règle du "peu de moyens, beaucoup d'inventivité". La série s'astreint surtout à imaginer sa propre grammaire (comme ces changements de cadres pour figurer l'esprit de bulles de pensées façon BD), afin de raconter son histoire. Un cachet et un parti-pris affirmés qui contrastent avec le ton du scénario, oscillant entre le drame, l'aventure de la moindre découverte (qui attend dans tous les recoins) et un comique lourdaud fait de gags approximatifs qui carburent aux borborygmes et flatulences. Possiblement débordée par les potentiels de son idée de départ, Moah se cherche, finalement plus proche de RRRrrrr !!! que de La Guerre du Feu. Les derniers épisodes, plus convaincants, invitent enfin au voyage. Une promesse de quête d'identité et de conquête d'autres horizons, qui reste suspendue à la mise en chantier d'une éventuelle saison 2.
Moah, créée par Henri Debeurme, Benjamin Rocher et Bertrand Soulier. Avec Tigran Mekhitarian, Camille Constantin, Florent Guyot... Le 1er octobre sur OCS.
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