"On a essayé de recréer une certaine ambiance. Il était important qu'on entende La Ziza par exemple. On souhaitait que ça transpire les années 1980..."
Depuis une semaine, la mini-série Oussekine bouleverse les abonnés de Disney +. Reconstitution ambitieuse du drame de 1986 - qui a vu le jeune étudiant Malik Oussekine être assassiné par la police, en marge d'une manifestation à laquelle il ne participait même pas - la mini-série historique nous replonge dans une décennie marquante. Une décennie de changement pour la France.
Rencontre avec Sayyid El Alami, la révélation de la série Oussekine sur Disney +Et même s'il ne l'a pas vraiment connue, le créateur et réalisateur Antoine Chevrollier a tenu à "reconstituer l'époque". Et pour cela, la production s'est appuyée "sur des images d'archives, évidemment, mais surtout, on a pu rencontrer certains des protagonistes, parmi les membres de la famille Oussekine encore vivants. Ils nous ont donné des clés pour les costumes ou les décors. Et puis on a essayé de recréer une certaine ambiance", explique Antoine Chevrollier à Première avant de détailler : "Il était important qu'on entende L'Aziza de Balavoine par exemple. On souhaitait que ça transpire les années 1980, mais pas faire quelque chose de suranné. On a cherché un juste milieu entre une série qui raconte l'époque et une série vivante, avec une modernité dans l'image, qui s'éloigne de quelque chose de terne ou de granuleux."
Malek Lamraoui et Tewfik Jallab ont, eux, grandi à cette époque. Ceux qui incarnent les grands frères Ben Amar et Mohamed dans Oussekine ont particulièrement apprécié retrouver l'atmosphère de la décennie 80's : "C'est très étrange comme sensation d'arriver sur un plateau comme ça... Ce n'est pas si loin que ça et pourtant, on est réellement dans une série d'époque ! Ces costumes, ces pantalons, ces coupes de cheveux, ces attitudes... Ils ont vraiment mis les moyens, pour qu'on se sente tout le temps en 1986. Le travail sur les décors et la déco nous plonge dedans directement."
Mais au-delà du décorum, Antoine Chevrollier et ses équipes ont cherché à retranscrire l'air du temps. La "vibe"de l'époque au sein de la société : "On est allé retrouver d'anciens membres de l'UNEF pour recréer au plus près l'atmosphère politique et sociale de 1986. Tous les tracts qu'on voit dans l'épisode 1 sont de vrais tracts de l'époque (...) Sur un plan politique, cette décennie est un virage mal négocié, à l'évidence. Sur le plan de la culture populaire, il y avait une forme de naïveté. Tout semblait possible. L'Aziza, à cet endroit, représente bien ça, une forme d'innocence qui sonne étrangement aujourd'hui. Malheureusement, l'assassinat de Malik Oussekine a montré que tout ça n'était qu'un mirage..."
Une vision partagée par Naidra Ayadi. L'actrice qui joue Fatna, la soeur de Malik, raconte avoir "un vague souvenir" de 1986. De l'ambiance de l'époque. Et surtout de l'assassinat de Malik Oussekine : "J'étais petite et on m'a dit qu'il y avait un arabe qui s'était fait tuer. Je crois que c'est là que j'ai compris que j'étais arabe en fait... J'étais française, mais pas tout à fait comme mes autres copines. J'ai pris conscience que je pouvais être en danger, juste parce que j'étais arabe."
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