À quelques heures de la Saint-Sylvestre, le créateur de Black Mirror fait l'événement sur Netflix avec une émission spéciale, qui se moque de la terrifiante année en train de s'achever.
10,9, 8... Plus que jamais le monde entier fera le décompte d'une seule voix, jeudi soir prochain, pour passer à 2021. Tourner la page d'une année 2020 douloureuse à plus d'un titre, qualifiée par le magazine Time de "pire année de l'histoire". Rien que ça ! Une année épouvantable et surréaliste que le créateur de Black Mirror lui-même aurait eu du mal à inventer. Alors pour marquer le coup, Charlie Brooker a décidé de mettre en scène une satire tournée comme un documentaire. Mort à 2020, qui porte bien son nom, compile ainsi des témoignages de personnalités fictives mondialement célèbres (incarnées par Samuel L. Jackson, Hugh Grant, Lisa Kudrow, Leslie Jones ou encore Cristin Milioti), mixées à des images d'archives de ces douze derniers mois.
Un exercice caustique et décalé que Charlie Brooker maîtrise depuis pas mal d'années : "Les gens connaissent surtout notre travail à travers Black Mirror dans le monde. Mais en Grande-Bretagne, on a fait beaucoup de comédies, sur des sujets de société. On a fait surtout des émissions de fin d'année pour la BBC, appellées "2013 Wipe" ou "2014 Wipe". Ca avait un petit côté "Late show", dont j'étais le présentateur. A chaque fois, j'avais l'impression que je faisais la review de la pire année de l'Histoire ! Et puis 2020 est arrivée... Ca a tout remis en perspective", raconte le créateur anglais à Première, avant d'expliquer avoir voulu "penser quelque chose de différent pour 2020. Quelque chose à base de personnages, sans que je sois présent à l'écran en tant qu'animateur. Ca a donc pris la forme d'un Mockumentary sur l'année écoulée, un format qui nous paraissait bien adapté à Netflix, qui a l'habitude de proposer ce genre de programmes."
L'idée de faire cette émission spéciale ne date pas du reconfinelement. Cela fait plusieurs mois que Charlie Brooker et sa camarade habituelle, Annabel Jones, planchent sur cette idée : "On a commencé à penser à ce show au mois de juillet environ. On a pitché l'idée à Netflix et on a commencé à écrire le premier script dans la foulée. Enfin un brouillon, parce que je ne suis pas Nostradamus et c'était compliqué de deviner ce qui allait se passer d'ici au mois de décembre ! Donc on a écrit plusieurs versions. C'était assez délicat, on n'a pas arrêté de changer."
Annabel Jones précise que le duo a choisi de concentrer l'intrigue du Mockumentary "sur les histoires majeures, des choses universelles, internationales. Celles qui ont impacté le monde entier en 2020, comme la pandémie, Black Lives Matter ou l'élection présidentielle américaine. On savait quelle allait être la structure du show, mais on a eu quelques surprises en cours d'écriture..."
L'élection américaine, en particulier, a été "tellement polarisante, qu'il était intéressant d'apporter un point de vue extérieur, non-américain. Ce fut vraiment un phénomène international", souligne Brooker.
Pour réussir à parler de ces sujets dramatiques et sensibles, Mort à 2020 fait donc parler "des personnages un peu absurdes. Parce qu'il était important pour nous que Mort à 2020 ne se prenne pas au sérieux. Ce n'est pas un show purement cathartique. Il y a beaucoup d'absurdité dedans. De blagues idiotes." Et Charlie Brooker de croiser les doigts : "Si l'on parvient à décrocher le moindre rire, ce sera une modeste mais précieuse victoire".
Mort à 2020 - à voir sur Netflix à dès ce dimanche 27 décembre 2020.
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