Dans le dernier épisode de Better Call Saul, Jimmy McGill (Bob Odenkirk) mesure l'étendue de sa nouvelle popularité. Mais la situation de son frère Chuck le ramène à la réalité. Review à la mi-saison (avec spoilers).
Critique de l'épisode 5 de la série Better Call Saul, Alpine Shepherd Boy. Attention, spoilers dans la suite.Better Call Saul fait une petite entorse aux habitudes. Ce n'est ni un flashforward, ni un flashback qui introduit « Alpine Shepherd Boy », mais une exposition plus directe qui reprend immédiatement là où la série s'était arrêtée, quand Chuck McGill (Michael McKean) se risque à mettre un pied dehors pour subtiliser le journal de sa voisine. Une témérité soudaine qui allait lui apprendre les récents exploits de Jimmy. La sortie, rocambolesque, n'a pas manqué d'interpeller et devant la singularité de la situation, le pauvre Chuck est traîné manu militari à l'hôpital.A ce moment-là, Jimmy est parti à la pêche aux clients après son coup de pub retentissant. Gonflé à bloc, l'avocat va vite déchanter devant les propositions : un nabab mégalo qui veut prendre la tête d'un état fantoche et discute honoraires en monnaie de singe, un inventeur dévoyé et ses toilettes parlantes... Il se résigne finalement à accepter les maigres économies d'une vieille dame à la recherche d'un exécuteur testamentaire, mais il doit remettre ses affaires à plus tard quand il apprend les mésaventures de Chuck, dont le séjour à l'hôpital fera toute la lumière sur ses maux.Alternant des nuances comiques et tragiques pesées au trébuchet, Better Call Saul a trouvé le ton approprié avec « Alpine Shepherd Boy ». Dans la forme, le spin-off de Breaking Bad cherche encore sa petite musique, dont les liens de cause à effet sont encore difficilement identifiables. A l'écran, les séquences s'enchaînent, toutes admirables, mais sans trop savoir où l'intrigue veut en venir pour le moment, lâchant parfois brutalement ses protagonistes pour se raccrocher à d'autres. Une ligne de conduite asymétrique qui offre l'avantage de la surprise... comme lorsque les dix dernières minutes viennent donner une autre envergure à l'épisode en se focalisant sur le personnage de Mike Ehrmantraut (Jonathan Banks), encore trop hermétique, et dont les apparitions, fugaces, n'ont jusque-là pas vraiment surclassé le fan service. Visiblement plus pour longtemps.Un nouvel épisode de Better Call Saul est disponible chaque mardi sur Netflix.Jonathan Blanchet
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