Acharnés sur Netflix
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Steven Yeun et Ali Wong se font du mal après un coup de klaxon énervé. Une comédie noire sur le mal-être du XXIe siècle, qui vire au drama existentialiste troublant.

La créateur sud-coréen d'Acharnés - qui sort ce jeudi 6 avril - l'avoue : Lee Sung Jin a eu l'idée de cette série suite à un accrochage avec un conducteur en colère, il y a quelques années. Et effectivement, le premier épisode de Beef - le titre VO qui se traduit littéralement par "grief" en français - va ramener les abonnés de Netflix ayant le permis à ce moment qu'ils ont tous connu, un jour, sur la route. Cet instant où vous avez failli basculer, péter un câble pour le pire et pour le meilleur, derrière votre volant. Ce moment où vous avez failli franchir la limite de la sociopathie, imaginant prendre en chasse un automobiliste qui venait de vous couper la route ou de vous faire une queue de poisson...

BEEF
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Pour Danny Cho, il a suffi d'un coup de klaxon sur un parking. Auto-entrepreneur en galère, il manque d'encastrer son vieux pick-up dans un SUV Mercedes flambant neuf... qui se permet en prime de l'engueuler. Comment ?! Fou furieux, il décide de rattraper l'insolent en question. Histoire de lui apprendre les bonnes manières. Sauf que dans la grosse voiture allemande se trouve Amy Lau, elle aussi au bord de la crise de nerfs, et prête à en découdre sur le bitume. Cette altercation routière va peu à peu prendre des proportions démesurées, affectant leurs vies et leurs relations...

L'embrouille entre chauffards est, en fait, assez vite expédiée. Acharnés, ce n'est pas tout à fait une farce sur l'escalade de la vengeance. Si le pitch suggère un affrontement déglingué entre deux inconnus, façon Tex Avery, ce Beef bascule en réalité vers une fable noire, sur l'exploration psychologique d'un mal-être profond. L'humour noir décapant désarçonne plus qu'il n'amuse et Lee Sung Jin raconte concrètement la dépression moderne de deux individus aux parcours opposés, aux personnalités différentes, mais rongés par le même sentiment de vide et d'incompréhension.

Les Acharnés avec Steven Yeun
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Tout en conservant l'aspect divertissant promis dans les prémisses de la série, Acharnés n'hésite pas à aller loin dans l'introspection, quitte à gratter la gravité des émotions humaines les plus sombres. Ce qui commence comme une comédie loufoque de vengeance compulsive se transforme lentement en une exploration presque philosophique des tourments humains du XXIe siècle.

C'est puissant. Submergeant. Parfois excessif et épuisant. Mais Steven Yeun et Ali Wong apportent la profondeur nécessaire à ces êtres à fleur de peau, à la fragilité palpable, à la fois agresseurs et victimes. On les regarde s'enfoncer comme on resterait scotché devant une vitrine terrifiante et fascinante de notre propre absurdité. 

Acharnés sera disponible sur Netflix à partir du 6 avril


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