Le réalisateur avait apporté les premières images de cette série animée Netflix.
Sans conteste l’événement du jour à Annecy. Mercredi, le grand Guillermo Del Toro rencontrait le public du festival pendant plus d’une heure, lors d’une discussion animée par Peter Debruge, journaliste à Variety. L’occasion pour le cinéaste mexicain d’évoquer sa carrière, ses moteurs, les studios américains (à grand renfort de punchlines, à lire ici), et surtout la série animée Trollhunters, produite par Dreamworks, qui sera diffusée en fin d’année sur Netflix.
Pas la première incursion de Del Toro dans le monde de l’animation, puisqu’il participe depuis des années à de nombreux projets de la firme ("Le taux de morts dans les dessins animés à augmenté de 100 % quand je suis arrivé chez Dreamworks")." Un gourou" qui a officié dans l’ombre sur Megamind ou Dragons, avant de devenir producteur exécutif des Cinq Légendes ou Kung fu Panda 3, comme l’explique sur scène son ami Jeffrey Katzenberg, cofondateur de Dreamworks et célèbre producteur.
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"Je réalise de l’animation comme je réalise un film live"
Avec Trollhunters, Guillermo Del Toro espérait se lancer dans une trilogie cinématographique. Katzenberg calme ses ardeurs : "Je suis trop vieux pour une trilogie". "Et moi trop gros", s’amuse le cinéaste. L’histoire aura pour héros un jeune adolescent, Jim Sturges, soudainement investi d’un pouvoir immense, qui découvre un monde souterrain peuplé de trolls. "L’idée est de sauver le monde après les cours", résume-t-il.
Au casting vocal, on retrouvera l’éternel compère de Guillermo Del Toro, Ron Perlman, ainsi que Kelsey Grammer et Anton Yelchin. "Mais vous inquiétez pas, il y a d’autres ‘geeky voices’ à venir". On nous promet des épisodes sombres et un traitement cinématographique, ce qu’on l’on veut bien volontiers croire après avoir vu les extraits diffusés en exclusivité à Annecy. Visuellement, Trollhunters ne détonne pas par rapport aux productions Dreamworks récentes, mais on retrouve sans peine la patte de Del Toro dans le design des trolls et des armures.
L’animation semble aller comme un gant au réalisateur de Cronos, Le Labyrinthe de Pan, Hellboy et Pacific Rim, qui peut laisser libre court à tous ses fantasmes. "Je réalise de l’animation comme je réalise un film live", assure-t-il. "Ce n’est pas un genre cinématographique, c’est un outil. C’est une forme d’art à part entière qui parle autant aux adultes qu’aux enfants. J’estime qu’elle doit être traitée avec respect". Une conclusion accueillie par les applaudissements d’un public d’Annecy totalement sous le charme du maître mexicain.
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