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PHOTOS - Mort d'Alain Resnais : André Dussollier, Pierre Arditi et tous les hommages

En plein buzz autour de la 39e Nuit des César et de la 86e cérémonie des Oscars, nous avons appris dimanche la très triste nouvelle de la disparition du grand cinéaste français Alain Resnais, mort à l'âge de 91 ans.Le brillant cinéaste, passionné par la peinture, la photographie, la bande-dessinée, le théâtre et la littérature, n'aura eu de cesse de mêler ces arts et de faire exploser leurs frontières pour mieux les redéfinir au fil d'une filmographie qui compte des chefs-d’œuvre comme le documentaire Nuit et Brouillard (1956), et bien sûr des films comme Hiroshima mon amour (1959), Stavisky (1974), Providence (1977), Mon oncle d'Amérique (1980), Melo (1984), Smoking/No Smoking (1993), ou On connaît la chanson (1997).Durant sa prolifique et brillante carrière, le cinéaste aura travaillé avec certaines des plus grandes stars du cinéma français - une véritable famille de fidèles qu'il rassemblait autour de lui à chacune de ses œuvres -, comme Sabine Azema, Pierre Arditi, Lambert Wilson, ou encore André Dussollier.Il semblait donc évident qu'à la mort du cinéaste, ces proches se manifestent.Ainsi, André Dussollier se souvient dans les pages du Monde : "C'était un homme de théâtre qui adorait les acteurs. Très tôt, alors qu'il était élève au cours de René Simon, il a compris que le métier d'acteur ne serait pas pour lui. C'est alors qu'il a commencé à tourner des courts-métrages, mais également à faire du montage. Il n'y a pas longtemps, je lui demandais pourquoi il tenait tant au montage et il m'avait répondu : "Pour continuer à être avec mes acteurs".Il adorait aller au théâtre, voir jouer les comédiens, découvrir de nouveaux auteurs. D'ailleurs, il préparait ses films un peu comme un metteur en scène de théâtre. On se réunissait chez lui, on travaillait, ce qui fait que quand on arrivait sur le plateau de tournage, une partie du chemin était déjà faite.C'est lui qui m'a donné mon premier grand rôle, Marcel Blanc, le violoniste de Mélo. Pour la première fois, j'ai pu jouer comme j'en rêvais. Je me souviens en particulier du tournage du long monologue de dix minutes, de son attention extraordinaire pour me permettre de garder une concentration maximale.Un autre moment inoubliable pour moi fut le tournage d'On connaît la chanson. Habillé en garde républicain, je devais chanter une chanson de Bashung. Impossible d'avoir l'autorisation de la Garde Républicaine. Vous n'imaginez pas l'énergie que Resnais a déployée pour arriver à tourner cette séquence à laquelle je tenais tant ! (...) Je garde le souvenir d'un homme curieux, facétieux, ouvert à tout, s'intéressant à tous les sujets. Chaque film était pour lui l'occasion d'explorer des voies nouvelles du cinéma. C'était un artiste qui allait toujours au bout de ses envies. Pour Aimer, boire et chanter, il avait reçu cette année le prix Alfred Bauer de la Berlinale avec la mention "pour un film qui ouvre de nouvelles perspectives". C'était cela Resnais : un aventurier. Un chercheur. Un jeune homme à la sensibilité hors pair."Pour Pierre Arditi, César du meilleur acteur en 1994 pour Smoking/No Smoking : "Il n'y a rien qui ressemble moins à un film de Resnais qu'un autre film de Resnais, il a toujours essayé de ne jamais copier ce qu'il avait fait avant, il ne voulait pas se servir de recette. Il avait des thèmes de prédilection mais les formes qu'il employait pour dire le monde étaient à chaque fois une recherche de différence."Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, y est également allé de son hommage : "Il était à la fois très cinéphile, c'est un homme qui a été très influencé par ce qu'il a vu enfant, très jeune, par le cinéma américain, de la fin des années 30, et qui ensuite quand il est devenu cinéaste, a à son tour influencé des générations d'auteurs. Il a frappé fort d'emblée avec ses courts-métrages dans les années 50, ensuite quand la Nouvelle Vague est arrivée, il en a été comme une sorte de grande frère, après il a fait une œuvre où il se renouvelait tout le temps."Agnès Jaoui, qui avait coécrit les scénarios de Smoking/No Smoking et de On connaît la chanson : "Cela a été merveilleux de travailler avec lui. Il avait un infini respect, une gentillesse, une douceur et était tout le temps dans l'invention, la création. Il aimait les gens avec lesquels il travaillait."Alors que le Chef d’État, François Hollande, a déclaré à propos du cinéaste : "La France vient de perdre l'un de ses plus grands cinéastes. Il était entré dans l'histoire de son art dès ses premières réalisations, avec Nuit et Brouillard et Hiroshima mon amour. Mais il a sans cesse renouvelé les genres, aussi bien avec des films politiques que des récits historiques, des adaptations théâtrales, des comédies musicales ou des réalisations expérimentales."Son ultime film - Aimer, boire et chanter - sortira dans les salles françaises le 26 mars. En voici la bande-annonce :