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Lady, qu'est-ce que tu nous as fait ? Etait-il nécessaire ce look improbable pour venir chercher ton prix d'icône fashion à New-York ? Puisqu'il faut bien que quelqu'un te le dise : là, Gaga cette coupe et cette robe, c'est juste pas possible ! Gaga oui, mais plus rien d'une Lady !Cette chevelure au carré turquoise aux racines blondes apparentes nous a replongés dans les souvenirs de notre dernière soirée disco, de laquelle on a ramené la même perruque version rose fluo, enfouie au fin fond du dressing, en se jurant de ne jamais plus accepter les invits aux soirées déguisées de notre copine Judith. Au mieux, ta nouvelle coupe nous aura valu une matinée avec le tube dance ultra kistch de notre adolescence Bailando dans les oreilles, en hommage à la chanteuse du groupe belge Paradisio. Si seulement tu t'étais arrêtée au turquoise. Non, il a fallu que tu le désaccordes à ce rouge sang de tes lèvres et de tes ongles en mode longueur de sorcière sournoise. Gaga, quand c'est trop, c'est trop.Ton nom de Lady a fini sa chute quand ton bustier noir glam-rock signé Thierry Mugler est tombé. Tous seins dehors, moulés, écrasés, par un tulle transparent, tu as voulu poser, et tes dernières miettes de classe se sont envolées. Il n'y avait plus grand chose à sauver quand tu as voulu aussi montrer ton fessier. Toujours d'un voile transparent recouvert. Tu n'as mis personne à l'envers.Etre icône fashion en 2011, c'est donc porter des chaussures sans talons, sur lesquelles se percher est une galère sans nom. C'est être naturelle, puisqu'un tulle de créateur sur un corps nu suffit à se trouver belle. Et plutôt deux fois qu'une, tu as réitéré ce style dès le lendemain. Mais en version rhabillée, enfin. Oui on le sait bien, Gaga d'un jour, Gaga toujours.Mais sur ce coup je passe mon tour. Depuis lundi, je ne suis plus très sûre de vouloir que l'on me trouve fashion, si être à la page c'est adopter tes bagages, remplis de robe en viande ou d'un tulle de noir mariage. Mon Jules pense que j'ai perdu la raison quand, à sa question "Tu veux une robe Thierry Mugler, chérie ?", j'ai crié un grand "Non !".Ce coup de gueule lancé, mon désarroi exprimé, je n'ai plus qu'une chose à faire. Oublier ton faux pas et me réconcilier avec la Lady musicienne qui est en toi, Gaga. Et pour cela me repasser cette reprise inattendue, qui me semble déjà trop loin, de Coldplay, toi solo avec ta voix et ton piano, et te dire que même si tu es sacrément Gaga, n'oublie pas la Lady qui peut être en toi. Alexandra Apikian