Propulsée sex-symbol dans les années 90 grâce à sa performance dans La Mutante, la belle Canadienne n'a pas transformé l'essai. Où en est-elle aujourd'hui ?
Il existe de nombreux artistes qui connaissent un immense succès pendant une courte période. Ce succès peut se caractériser par exemple par quelques films qui ont triomphé à une certaine époque, une couverture médiatique énorme à un moment donné, ou un Oscar de la meilleure actrice pour un rôle isolé. Et puis soudain, plus rien (ou presque), ces artistes tombent subitement dans l'oubli et l'anonymat aussi vite qu'ils ont attiré la lumière. Ils disparaissent de l'écran radar sans rien laisser d'autres que des souvenirs plein la tête, des souvenirs nostalgiques de cinéphiles.
Parfois dû à un retrait choisi, tout simplement pour changer de vie, élever des enfants, ou évoluer vers d'autres sphères. Ou à l'opposé, ce retrait peut être provoqué à cause du vieillissement, du temps qui passe, et donc, du manque d'intérêt des studios et des productions. Ces disparitions soudaines sont d'autant plus surprenantes qu'elles se développent d'une façon exponentielle avec le temps. En effet, aujourd'hui, combien de Mary Elizabeth Mastrantonio, de Meg Ryan, ou de Rebecca de Mornay presque oubliées pour une Meryl Streep toujours au sommet ? Une carrière est un travail de longue haleine, un investissement perpétuel. Et il faut compter sur une bonne dose de chance aussi.
A travers cette rubrique baptisée "Mais qu'est devenu(e)... ?", nous vous proposons régulièrement de vous replonger dans une époque, une période, une filmographie, une histoire. Celle d'un comédien ou d'une actrice qui aura marqué le septième art de son empreinte avant de disparaître aussi vite qu'il ou qu'elle était venu(e).
Mais qu'est devenue... Natasha Henstridge ?
Il n'aura fallu qu'un film, son premier, pour que l'actrice et top model canadienne entre dans nos vies d'une façon fracassante.
En incarnant Sil, la redoutable, vénéneuse et vorace (sexuellement parlant) Mutante de Roger Donaldson en 1995, la jolie blonde de 20 ans à l'époque, s'imposait, à l'instar de Cameron Diaz avec The Mask quelques mois plus tôt, comme le nouveau fantasme yankee qui allait déferler sur les écrans en cette fin de millénaire.
Mais au contraire de la pétillante star de Mary à tout prix, Natasha Henstridge n'aura pas transformé l'essai sur la durée.
Née le 15 août 1974 à Springdale, au Canada - elle a donc célébré ses 41 ans cette année -, Natasha grandit avec son frère dans un camping de Fort McMurray, près d'Alberta, où son père loue des vélos et tient une petite entreprise de construction, alors que maman est mère au foyer. Ses grands parents maternels sont issus de la tribu Mi'kmaq, un peuple amérindien de la côte nord-est américaine, ce qui apporte un magnifique métissage à la jeune femme qui s'épanouit dès l'adolescence.
A 14 ans, alors qu'elle frôle déjà le mètre 75 et qu'elle possède une fraîcheur inouïe, poussée par ses parents, elle s'inscrit à un concours de mannequin - le Casablanca Modeling Agency's Look of the Year - et remporte le premier prix, l'envoyant illico voyager l'année suivante en Europe, et notamment à Paris, où elle débute dans le business de la mode en s'offrant la couverture de l'édition française de Cosmopolitan. Elle n'a alors que 15 ans.
Durant les quatre années suivantes, elle poursuivra sa carrière entre Paris, New York et Milan, apparaîtra en couverture de dizaines de magazines, représentera tout autant de marques, et défilera pour les plus grands créateurs de la planète, avant de trouver le monde de la mode trop petit pour ses ambitions et de se chercher un agent de cinéma au milieu des années 90.
Avec son physique et sa présence hors-normes, la jeune Natasha ne tarde pas à buzzer auprès des directeurs de castings américains et des studios hollywoodiens, et pour son premier rôle, elle obtient en 1995 le principal de La Mutante, aux côtés de cadors comme Ben Kingsley, Forest Whitaker, Michael Madsen, ou Alfred Molina.
Dans le rôle-titre, la révélation Nastasha irradie tout sur son passage. Agressive, torride, sexuelle, cette mutante - imaginée par le regretté H.R. Giger - venue sur terre avec pour seule mission de se reproduire permet à la sculpturale blonde d'afficher tous ses charmes et d'illuminer ce thriller SF efficace qui deviendra culte pour certains grâce à la présence de la jolie blonde.
Véritable mante religieuse jamais rassasiée qui ne fait que baiser et tuer tout en fuyant une bande de scientifiques à ses trousses, Natasha Henstridge marque les esprits dès son coup d'essai.
Malheureusement, son talent sera rarement aussi bien exploité que dans ce premier long métrage. La suite ? Le cliché de la filmo de la jolie fille dont la carrière a été gérée comme un pied.
Tout d'abord, une série B avec Jean-Claude Van Damme (Risque Maximum), suivie trois ans après de la suite de La Mutante (judicieusement baptisée La Mutante 2 et qui n'arrive pas à la cheville du Van Damme cité plus tôt, c'est dire). Mais ce n'est que le début de la chute, puisqu'on a pu la voir aussi dans quelques DTV avant de tenter un passage par la comédie, à l'instar de l'autre jolie blonde du ciné US de l'époque - Cameron Diaz, qui a cartonné quelques mois plus tôt avec Mary à tout prix -, avec Mon Voisin le Tueur.
Aux côtés d'un Bruce Willis vieillissant et d'un Matthew Perry qui galère à se faire une place en pleine période post-Friends, le vétéran Jonathan Lynn emballe une comédie sans surprise et sans saveur qui buzzera malgré tout suffisamment pour relancer un peu la carrière de Natasha dont la seule carte de visite reste son premier film.
Nous sommes alors en 2000.
Depuis quinze ans, c'est le calme plat.
Hormis un film de zombies avec le mythique John Carpenter (Ghosts of Mars, en 2001), Natasha a enchaîné les séries B, les suites (La Mutante 3, Mon Voisin le Tueur 2, deux daubes qui ont fait deux énormes flop), et se consacre depuis une dizaine d'années aux tournages télé, où elle enchaîne souvent les one shot dans les téléfilms aussi bandants que La Larme du Diable ou Le Concours de Noël.
A aujourd'hui 41 ans, la belle Natasha en a encore sous la semelle et elle est prête à démarrer une seconde carrière. Elle n'attend que celui qui lui offrira cette opportunité de revenir hanter les salles obscures.
Dis, Quentin ? Il ne te manque pas un rôle de fine gâchette sexy dans ton prochain western ?
Commentaires