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Pourquoi y aller ? Disons le tout net : c’est l’un des spectacles les plus réussis qu’on ait pu voir au Châtelet dans le style comédie musicale. Il faut dire que tous les ingrédients étaient au départ excellents : un livret signé Rodgers et Hammerstein II, qui remporta en 1959 un tel succès à Broadway qu’Hollywood en fit un film avec Julie Andrews ; un metteur en scène inspiré en la personne de l’Espagnol Emilio Sagi, aussi bon dans le baroque que dans la zarzuela ; et des artistes de haut niveau, comme la ravissante soprano Sylvia Schwartz, jeu mutin et voix d’ange, le baryton Rodney Gilfry, grave et déchiré, la mezzo Kim Criswell bouleversante ou le Français Laurent Alvaro, subtil et chaleureux. Le plus ? Ajoutons que l’orchestre Pasdeloup et les chœurs (Alexandre Piquion) sont magnifiquement dirigés par Kevin Farrell, et qu’il ne vous reste qu’une seule chose à faire : courir prendre vos places. Là, vous vous retrouverez au milieu de champs en cinémascope, au milieu d’une ribambelle d’enfants chantant, riant et dansant, tandis que leur gouvernante, Maria, tombe amoureuse du maître de maison. Au final : C’est la famille von Trapp, ils sont Autrichiens, mais le père, qui est Baron, refuse l’annexion en 1938 de son pays par l’Allemagne nazie. Une histoire d’amour, l’histoire de la guerre et de la soumission, l’histoire d’une famille recomposée qui fuit dans la tourmente, et la musique envoûtante qui vous arrache des larmes, chantée par des fées et des magiciens. C’est la Mélodie du Bonheur ! Théâtre du Châtelet jusqu’au 3 janvier >> Plus d'infos