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Annoncé comme le buzz du festival de Cannes 2011, Michael, premier film autrichien, déçoitPremier film d’un ancien directeur de casting, Michael semble être né d’une question intéressante : qu’est-ce qu’on découvrirait d’inattendu en fouillant en son absence  l’appartement de quelqu’un qui vit seul ? Michael prend la question à rebours en révélant d’emblée le secret : le personnage solitaire est un pédophile qui conserve prisonnier chez lui un jeune esclave sexuel. Le film le suit au quotidien , chez lui, au travail, en vacances. Le problème, c’est qu’il n’y a rien de plus.  En établissant que Michael est un pédophile, son compte est déjà réglé : il est porteur de tous les attributs et fantasmes véhiculés par le sens commun, et le film ne dit rien qui ne sorte des clichés balisés. Le cinéaste  ose vaguement une écriture glaciale, distanciée et lugubre, sans réussir à éviter les tentations de l’identification, de la dramatisation et du suspens. Il en résulte un film hésitant, faible et insignifiant, dont la présence en compétition risque d’être très discutée.