Au Festival d'Annecy, Disney a présenté mardi matin des extraits du prochain Pixar, Le Voyage d'Arlo (The Good Dinosaur en VO). La veille de la sortie du magnifique Vice Versa on a rencontré Peter Sohn, vétéran du studio (il a inspiré le personnage du scout Russell dans Là-haut) qui réalise son premier long. Le Voyage d'Arlo se déroule dans un monde où les dinosaures n'ont jamais disparu et dominent la Terre. Mais à la différence de Zootopie et son monde animal (dévoilé aussi à Annecy, et on a trouvé ça génial), le prochain de chez Walt Disney Animation Studios, Arlo raconte l'odyssée - qui s'annonce très émouvante - d'un dino intelligent et d'un petit proto-humain...Le truc le plus surprenant avec Arlo, c'est la présence d'un dinosaure au look très simple au milieu de décors grandioses, hallucinants de réalisme. Pourquoi ?L'équilibre entre les deux est hyper intéressant. Le monde a l'air réel, et avec ce contraste les personnages ressortent encore plus au sein de cet univers. Je voulais vraiment que le public puisse voir un monde crédible, intense, vivant, auquel on puisse se connecter. Et puis, le dino Arlo est réaliste à sa façon : sa peau est très détaillée, sa façon de se déplacer est très pesante... Il existe pour de vrai.Pour les personnages, quelles sont vos inspirations ?Pour Arlo, on s'est beaucoup inspirés de Ray Harryhausen, comment il a su infuser du poids, de la gravité (au sens physique du terme) dans ses animations. Pour Spot le petit humain, on est allés chercher l'animal en lui : des loups, des ratons-laveurs.Vous nous avez montré une scène très belle où Spot explique à Arlo que ses parents sont morts sans dialogue, avec des petits bouts de bois...C'est une des meilleures trouvailles du film : Arlo le dino parle notre langue mais Spot l'humain aucune langue. Il fallait donc trouver un moyen pour que Spot communique, et donc on est allés chercher des expressions de cinéma très profondes. Et plus légères, aussi : je me suis beacoup inspiré de mon chien. Je lui parle beaucoup, pas lui, mais on communique quand même énormément (rires). Que ferait un chien ? C'est la question à laquelle on devait répondre pour animer Spot.A ses débuts, Le Voyage d'Arlo était censé se dérouler dans un univers hyper complexe où on montrait une société dinosaure détaillée. Le film semble s'être beaucoup simplifié.Oui, mais son cœur n'a pas changé : c'est toujours l'histoire de la relation entre un dino et un petit humain au-delà des barrières de l'espèce. Et on s'est rendus compte au fur et à mesure du développement qu'il fallait dégraisser, simplifier, pour renforcer l'histoire.>>> Pixar : un joli poster du Voyage d'Arlo dévoilé à AnnecyComment on devient réalisateur chez Pixar ? On passe un test ?Ce qui m'a le plus aidé c'est d'avoir bossé dans les divisions scénario et animation, donc j'ai une vision transversale de la fabrication d'un film. Chez Pixar j'ai surtout été en scénario, et c'est une expérience irremplaçable.Vous avez commencé à bosser sur Le Géant de fer. Vous êtes toujours très proche de Brad Bird ?Oui, il m'a filé mon premier boulot. Je lui suis à jamais reconnaissant. C'est mon mentor et mon modèle. Il essaie toujours de mettre la barre très haut en termes de cinéma, de créativité. J'ai adoré A la poursuite de demain, son optimisme, son originalité. Je crois que l'échec en salles du film tient au fait qu'on ne savait pas trop à quel public il s'adressait. Les enfants ou les adultes ? Mais je pense que le film survivra à l'épreuve du temps.Sinon, Jurassic World vient de sortir et c'est un succès record. Vous croyez que ça va aider la carrière en salles du Voyage d'Arlo ?Ahah, j'espère bien ! Je l'ai vu et je l'ai beaucoup aimé, il est vraiment très fun. Mais Jurassic World mise tout sur le côté flippant des dinosaures. On a quelques dinos qui font peur mais ce ne sont pas des ennemis, des méchants en soi. Je crois que les nôtres sont plus émouvants.Interview Sylvestre PicardBande-annonce du Voyage d'Arlo, en salles françaises le 25 novembre prochain :