Après Pierre Boulez et Umberto Eco, c'est le metteur en scène Patrice Chéreau qui sera le prochain "grand invité" du musée du Louvre à l'automne.Pour cette occasion et ce lieu unique, Chéreau a composé un programme conçu comme une même œuvre protéiforme, une œuvre intitulée "Les Visages et les corps" faite de théâtre et de cinéma évidemment, d'expositions, de danse, de musique et de lectures.Le cœur de cette programmation, c'est la pièce de Jon Fosse, Rêve d'automne, que Patrice Chéreau met en scène, avec les comédiens Valeria Bruni-Tedeschi, Marie Brunel, Pascal Greggory, Michelle Marquais, Bulle Ogier, Clément Hervieu-Léger (de la Comédie-Française), Bernard Verley. La pièce sera présentée au Louvre (salon Denon) du 2 au 18 novembre, puis au Théâtre de la Ville du 3 décembre au 25 janvier.L'acteur Romain Duris a également été convié à être de la partie. Seul, il interprétera le monologue de Koltès, La Nuit juste avant les forêts.Et Patrice Chéreau lui-même reprendra sa lecture de Coma de Pierre Guyotat.Du côté de la danse, le chorégraphe Thierry Thieû Niang, habitué à collaborer avec Chéreau, proposera une création spécifique, un trio, danseur, danseuse, contrebassiste ainsi qu'une déambulation chorégraphique avec des amateurs de trois générations (jeunes, adolescents, séniors) de Stains et Epinay. La chorégraphe Mathilde Monnier présentera quant à elle Un Américain à Paris avec le jeune Marcus Vigneron-Coudray et Foofwa d'Immobilité. Et Boris Charmatz (prochain artiste associé du Festival d'Avignon 2011) s'associera à Emmanuelle Huynh pour rendre hommage à Odile Duboc (décédée cette année) avec une de ses chorégraphies, Le Boléro.Du côté de la musique, la mezzo-soprano Waltraud Meier (inoubliable Isolde du Tristan mis en scène par Chéreau) chantera les Wesendonck Lieder de Wagner pour trois représentations exceptionnelles (orchestrées par Patrice Chéreau) sous forme de déambulation dans les salles Murillo, Rosa et la grande galerie. Le chef d'orchestre Daniel Barenboim dirigera le West Eastern Divan Orchestra dans le Concerto pour piano et violon d'Alban Berg ainsi que L'Histoire du soldat de Stravinski avec Patrice Chéreau en qualité de récitant.Plusieurs projections de mises en scène de Chéreau sont également organisées. L'occasion de voir ou de revoir sa mise en scène de Phèdre de Racine (avec Dominique Blanc dans le rôle titre) mais aussi des mises en scène d'opéra telles que le récent De la maison des morts de Janacek ou encore son Lulu d'Alban Berg. Cerise sur le gâteau, le documentaire de Stéphane Metge, Patrice Chéreau, le corps au travail, sera présenté en avant-première le 6 novembre, à 20h.Quant à la programmation cinéma concoctée par Chéreau, outre une sélection de ses propres réalisations, il propose des films de Murnau (L'Aurore), Nuri Bilge Ceylan (Les Climats), Tsaï Ming Liang (La Rivière), Bergman (Le Silence), Arnaud des Pallières (Adieu ou Parc), Steve McQueen (Hunger)... ainsi que des débats et rencontres.Enfin, la partie exposition de cette invitation se déroulera dans plusieurs salles du musée et donnera accès à l'univers et aux influences du metteur en scène nourri de peinture depuis son plus jeune âge (son père était peintre). On pourra voyager ainsi dans l'espace et le temps de Bacon à Rembrandt, du Titien à Courbet, de Picasso à Nan Goldin...Un programme riche et éclectique, centré sur la question du corps et de l'acteur, obsession qui parcourt l'œuvre de Chéreau, lui donne son souffle et son unité.
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