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Frank Connor
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PHOTOS - Les bombasses médiévales au cinéma

Helen Mirren dans Excalibur (1981) de John Boorman

Adaptation de la légende du Roi Arthur, <em>Excalibur</em> offre à <strong>Helen Mirren</strong> le rôle de la fée Morgane, demi-s?ur d?Arthur avec qui elle engendre un enfant incestueux à l?aide de la magie noire. Dotée de cuirasses aux seins moulants et autres tenues affriolantes, <strong>Helen Mirren</strong> incarne la rencontre fantasmatique entre frigidité cérémonieuse et fétichisme sexy. Une chétive innocence se dégage aussi de ses échanges avec Merlin l?Enchanteur (<strong>Nicol Williamson</strong>), l?animosité de la comédienne envers son partenaire amplifiant la tension des séquences en question.

Jennifer Jason Leigh dans La Chair et le sang (1985) de Paul Verhoeven

Avec La Chair et le sang, <strong>Paul Verhoeven</strong> explore toute la brutalité du XVIème siècle européen. Princesse vierge promise au fils du Seigneur local, la jeune Agnès est violée en public par le chef d?une bande de mercenaires (<strong>Rutger Hauer</strong>), qu?elle va suivre dans son violent périple. Subissant les événements avant de prendre son destin en main, Agnès reste jusqu?au bout ambiguë quant aux sentiments qu?elle éprouve pour son agresseur. Étincelante de colère rentrée, <strong>Jennifer Jason Leigh</strong> compose une troublante poupée de porcelaine aux réactions imprévisibles.

Mary Elizabeth Mastrantonio dans Robin des Bois, prince des voleurs (1991) de Kevin Reynolds

Révélée en s?ur d?Al Pacino dans Scarface, <strong>Mary Elizabeth Mastrantonio</strong> a brillé dans <em>Abyss</em> avant d?incarner la très courtisée Marianne dans l?adaptation de Robin des Bois qui sort en 1991. Version sage et familiale dans laquelle <strong>Kevin Costner</strong> et <strong>Morgan Freeman</strong> rivalisent de paternalisme, Robin des Bois, prince des voleurs cantonne l?actrice à une figure chaste et platonique, loin des débordements de chair d?un <strong>Paul Verhoeven</strong>. Le film connaît un vif succès en salles, mais ne fait pas pour autant de <strong>Mary Elizabeth Mastrantonio</strong> une star incontournable des années 1990.

Isabelle Adjani dans La Reine Margot (1993) de Patrice Chéreau

C?est par le biais du cinéma français que la chair médiévale fera son retour avec La Reine Margot, qui dépeint les prémices du massacre de la Saint-Barthélémy en se focalisant sur Marguerite de Valois, épouse d?Henri de Navarre. Autour de ce corps volage et blanchâtre gravitent toutes les perversions de l?époque. Figure de chaos autant sexuel que politique, <strong>Isabelle Adjani</strong> donne de sa personne pour faire vibrer l?instabilité de Margot. L?actrice recevra pour l?occasion le 4ème César de sa carrière.

Milla Jovovich dans Jeanne d’Arc (1999) de Luc Besson

D?abord développé par <strong>Kathryn Bigelow</strong>, ce projet semi-fantastique autour de Jeanne d?Arc est repris manu militari par <strong>Luc Besson</strong>. Le réalisateur français confie le rôle de la pucelle d?Orléans à <strong>Milla Jovovich</strong>, qu?il avait déjà dirigée dans <em>Le Cinquième Elément</em>. Mais le décalage entre le physique de top model de l?actrice et la pureté illuminée qu?elle est censée véhiculer semble trop grand. Mal à l?aise dans son armure médiévale, <strong>Milla Jovovich</strong> trouvera davantage sa place quelques années plus tard avec la série des <em>Resident Evil</em>.

Bérénice Bejo et Shannyn Sossamon dans Chevalier (2001) de Brian Helgeland

<em>Chevalier</em> met <strong>Heath Ledger</strong> dans la peau de William, modeste écuyer qui se met soudain à enchaîner les tournois de chevalerie. Le jeune homme est attiré par la princesse Jocelyn (<strong>Shannyn Sossamon</strong>, pour sa première apparition au cinéma), pourtant promise à son rival, le Seigneur Adhemar. Christiana, la fidèle confidente de Jocelyn, est elle incarnée par la française <strong>Bérénice Bejo</strong>, qui fait ses premiers pas dans une production hollywoodienne. Au sein de ce Moyen Âge à la bande-son rock?n?roll, les deux femmes servent de catalyseurs à l?ascension sociale du héros mais réveillent surtout le vieux fantasme des jumelles malicieuses. La carrière de <strong>Shannyn Sossamon</strong> se fera par la suite plus discrète que celle de Bérénice Bejo.

Keira Knightley dans Le Roi Arthur (2004) d’Antoine Fuqua

Produit par le peu subtil <strong>Jerry Bruckheimer</strong>, Le Roi Arthur s?éloigne du mythe originel des Chevaliers de la Table Ronde&nbsp;: situé au Vème siècle, le film fait ainsi d?Arthur un officier romain et de Guenièvre (<strong>Keira Knightley</strong>) une combattante intrépide, en rupture avec son traditionnel statut de demoiselle qu?il faut secourir. Âgée d?à peine 18 ans sur le tournage, <strong>Keira Knightley</strong> souhaitait déjà casser là son image romantique (<em>Love Actually</em>) et sa fonction purement décorative (<em>Pirates des Caraïbes</em>) pour vanter sa sauvagerie enfouie et ses qualités plastiques.

Eva Green dans Kingdom of Heaven (2005) de Ridley Scott

Peinture des croisades de la fin du XIIème siècle, Kingdom of Heaven permet à <strong>Ridley Scott</strong> de donner sa propre interprétation de la guerre entre religions. Axé sur l?histoire du forgeron Balian (<strong>Orlando Bloom</strong>) qui part pour la Terre Sainte et se retrouve à défendre Jérusalem contre l?armée de Saladin, le film offre une place de choix à Sybille de Jérusalem. Epouse du roi Guy de Lusignan, cette envoûtante Reine se montre sensible aux charmes de Balian, dans les bras duquel elle finira par se blottir. Filmée avec idolâtrie par <strong>Ridley Scott</strong>, qui fait quasiment d?elle une icône de mode, <strong>Eva Green</strong> métaphorise la sensualité orientale et la conquête de nouveaux territoires fictionnels par Hollywood. Si <em>Kingdom of Heaven</em> fut un échec aux Etats-Unis, la trop rare <strong>Eva Green</strong> s?y fit habilement la main avant d?éblouir la planète un an plus tard dans <em>Casino Royale</em>.

Natalie Portman dans Votre Majesté (2011) de David Gordon Green

Très rare depuis le cultissime <em>Sacré Graal</em>, la comédie médiévale revoit le jour en 2011 avec Votre Majesté. Dans cette épopée qui multiplie les clins d??il parodiques à <em>Willow</em>, deux frangins se lancent dans une quête initiatique, accompagnés par la mystérieuse Isabel. Jouant à fond sur les clichés de la guerrière amazone, <strong>Natalie Portman</strong> livre une prestation éperdument sexy, tout en décolletés faussement ingénus, qui culmine quand elle apparaît au bord d?une rivière vêtue d?un string moyenâgeux. <em>&nbsp;</em>

Kristen Stewart dans Blanche Neige et le chasseur (2012) de Rupert Sanders

Réécriture <em>badass</em> du conte des frères Grimm, Blanche Neige et le chasseur permet à <strong>Kristen Stewart</strong>, pas totalement sortie de la romance <em>Twilight</em>, de faire surgir des instincts destructeurs et voraces trop longtemps restés en sommeil. Croisant à merveille la prétendue timidité de l?actrice et le rêve d?indépendance absolue (l?héroïne se libère elle-même du château de la Reine en défigurant le frère de cette dernière), cette Blanche Neige 2012 s?impose comme un nouvel avatar du charme hollywoodien.Lire aussi : <strong>Blanche Neige ou la révolution d'un conte machiste</strong>

Les bombasses médiévales au cinéma

Dans Blanche Neige et le chasseur, <strong>Kristen Stewart</strong> réinvente l?héroïne des frères Grimm dans une version qui transpire la sueur médiévale. Furieusement cinématographique, l?imagerie du Moyen Âge engendre des figures féminines à fantasme. Entre princesses courtisées, fées envoûtées et guerrières acharnées, un rôle moyenâgeux révèle toujours quelque chose de l?actrice qui l?interprète. Tour d?horizon de 30 ans de bombasses médiévales au cinéma.

Dans Blanche Neige et le chasseur, Kristen Stewart réinvente l’héroïne des frères Grimm dans une version qui transpire la sueur médiévale. Furieusement cinématographique, l’imagerie du Moyen Âge engendre des figures féminines à fantasme. Entre princesses courtisées, fées envoûtées et guerrières acharnées, un rôle moyenâgeux révèle toujours quelque chose de l’actrice qui l’interprète.Tour d’horizon de 30 ans de bombasses médiévales au cinéma.