PHOTOS - La DVDthèque de Laurent Cantet
La DVDthèque de Laurent Cantet
Sans surprise, le réalisateur de Foxfire ? Confessions d?un gang de filles (distribué en DVD et Blu-ray par France Télévisions) propose une sélection de films portés par un discours social et humaniste.<strong>Christophe Narbonne</strong>
Allemagne Année Zero de Roberto Rossellini
« C?est l?exemple parfait de ce que le cinéma de Rossellini représente : un regard très frontal, très brut sur les gens et les tragédies qu?ils traversent ? en l?occurrence la vie dans le Berlin de l?après-guerre. Ce film me bouleverse plus que Rome, ville ouverte à cause du personnage du gamin. Je me souviens en particulier de la séquence où il essaie de vendre des discours de Hitler, dont la voix retentit pendant un travelling qui montre une ville en ruines. Tout est puissamment dit avec un minimum d?effets. »
La maison des bois de Maurice Pialat
« J?ai découvert cette formidable série en DVD parce qu?elle n?a malheureusement plus sa place sur le petit écran. Pialat y prend son temps, regarde avec précision les habitants d?un village pendant la guerre de 14-18. Il les laisse vivre... On n?a pas l?impression que c?est une ?uvre de commande car Pialat filme avec la même rigueur et la même ambition que s?il tournait pour le cinéma. <em>La Maison des bois</em> donne à voir ce que pourrait être une télévision de qualité si les décideurs y croyaient un peu plus. »
Les Lip, l'imagination au pouvoir de Christian Rouaud
« Ce moment de lutte sociale raconté par ses principaux acteurs provoque chez moi un sentiment contrasté. Je prends un vrai plaisir à entendre tous ces gens évoquer leur combat avec foi et humanité, mais je ressens aussi une espèce d?amertume car j?ai l?impression d?être replongé au début des années 70, époque qui semble appartenir à une autre histoire. De nos jours, on imagine mal des vacanciers faire un détour pour camper et manifester aux côtésdes ouvriers. »
Camille redouble de Noémie Lvovsky
« J?ai pleuré en le voyant, ce qui m?arrive rarement au cinéma. Il y a dans ce film un mélange de bonheur et de nostalgie proche de ce que l?on expérimente tous les jours dans la vie. Je trouve par ailleurs très belle la confiance que Lvovsky accorde à la fiction et à sa mise en scène. Faire croire à une histoire aussi ?énorme? et qu?en plus, ça marche, relève presque du miracle. Je n?ai pas du tout pensé à Peggy Sue s?est mariée, que j?ai vu il y a très longtemps. D?ailleurs, on s?en moque, non ? »
Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy
« J?ai du mal à dissocier Les Demoiselles de Rochefort et Les Parapluies de Cherbourg. Il y a dans ces deux films une grâce et un bonheur de cinéma qui n?ont pas été égalés depuis. C?est a priori éloigné de mon univers, même si Demy dit parfois des choses de façon très littérale avec une ampleur de mise en scène que je n?atteindrai sans doute jamais. J?ai, par exemple, le sentiment profond qu?on n?a jamais aussi bien parlé de la guerre d?Algérie que dans <em>Les Parapluies</em>... »
Sans surprise, le réalisateur de Foxfire – Confessions d’un gang de filles (distribué en DVD et Blu-ray par France Télévisions) propose une sélection de films portés par un discours social et humaniste.Christophe Narbonne
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