Première : Comment le réalisateur de Margin Call se retrouve à diriger Robert Redford dans All Is Lost ?J.C. Chandor : Margin Call avait été présenté à Sundance en janvier 2011, où Robert Redford l’avait découvert. Il m’a dit oui pour ce nouveau projet trois mois plus tard, en avril, il y a donc plus d’un an. Bien avant que Margin Call ne fasse parler de lui et que je reçoive cette nomination à l’Oscar du meilleur scénario. Il fallait de l’audace pour accepter. Surtout qu’il s’agit d’un film sans dialogues où il est seul à l’écran du début à la fin, luttant pour survivre au milieu d’un océan déchainé.Effectivement…J’écorche toujours son nom et je m’en veux à chaque fois, mais j’ai eu la chance de pouvoir discuter avec Michel Hazanavicius durant la campagne pour les derniers Oscars, vu qu’on assistait souvent aux mêmes événements. On était un peu les outsiders – le frenchie et le jeune type que personne ne connaît -, et il s’est montré d’une gentillesse absolue à mon égard. The Artist et All Is Lost ont beau être des films totalement différents, il m’a donné de précieux conseils.Un projet aussi atypique a dû être complexe à financer…Le film s’est vendu très vite dans le monde entier et nous le faisons dans une économie raisonnable. Le risque financier est donc très limité, ce qui nous permet d’aller tenter cette expérience… un peu différente. M. Redford est nerveux, et moi aussi, car c’est un sacré challenge. Il sait que ce projet exige de lui une vraie performance. Rien ne l’y oblige à ce stade de sa carrière, mais c’est plus fort que lui : il a besoin de continuer à prendre ce genre de risque. Depuis ses débuts, c’est quelqu’un qui a toujours usé de sa notoriété pour bousculer l’ordre établi et n’a cessé d’insuffler le changement dans cette industrie, d’encourager l’innovation via le festival de Sundance, notamment. Il s’est toujours battu pour que de nouvelles voix puissent s’exprimer.Et vous l’engagez pour un film où il ne parle pas !(Rires) Un comble pour un acteur dont la voix est aussi iconique, en plus. Vous l’entendrez quand même dans All Is Lost, il y a évidemment des moments où le personnage parle tout seul, s’énerve… J’évoquais The Artist par rapport à la quasi absence de dialogue, mais le film sera loin d’être « muet ». Nous allons faire un énorme travail sur le son, sur les bruits de tous ces éléments qui se déchainent autour de lui.C’est quand même dingue de passer d’un film aussi dialogué que Margin Call à ça, non ?Le pari est un peu fou, on est à cheval entre le film d’action et le cinéma d’art et d’essai. Mais c’est la présence de Robert Redford qui va réellement faire la différence. S’il avait refusé le rôle, je pense que j’aurais abandonné ce projet. Ce n’est pas très malin de passer des mois sur un script en sachant que vous allez le jeter si le seul acteur que vous avez en tête dit non, je vous l’accorde… Heureusement, j’ai eu la chance que cette histoire l’inspire autant que moi. C’est une méditation sur la vie, au fond. Enfin… Ce le sera si on a réussi notre coup.Interview Mathieu CarratierSuivez mat-carrat sur Twitter
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- PHOTO - Robert Redford en pleine tempête dans All is lost : "C'est un sacré challenge"
PHOTO - Robert Redford en pleine tempête dans All is lost : "C'est un sacré challenge"
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