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Ça raconte quoi ? Plus vraiment besoin de présenter la mission spatiale de Sandra Bullock, événement de l’automne dernier. « Une révolution » selon James Cameron, qui est loin d’être le seul à avoir adoré : des millions de spectateurs ont tenté l’expérience à travers le monde, principalement en 3D. Gravity a été un énorme succès critique ET public, rapportant 700 millions de dollars dans le monde (plus que les derniers Superman et Thor !)

C’est avec qui ? Sandra Bullock en astronaute perdue dans l’espace qui s’accroche à la vie, s’aidant notamment des conseils de son collègue Matt Kowalski (George Clooney), une sorte de Buzz l’Eclair chaleureux et bavard qui empêche cette mère en deuil de se laisser aller.

Nombre de nominations ? 10. Meilleur film, meilleur réalisateur (Alfonso Cuaron), meilleure actrice (Sandra Bullock), meilleure photographie (Emmanuel Lubezki), meilleurs effets-spéciaux (Tim Webber, Chris Lawrence, Dave Shirk et Neil Corbould), meilleur montage (Alfonso Cuarón et Mark Sanger), meilleurs décors (Andy Nicholson, Rosie Goodwin et Joanne Woollard), meilleure bande originale (Steven Price), meilleur montage de son (Glenn Freemantle) et meilleur mixage de son (Skip Lievsay, Niv Adiri, Christopher Benstead et Chris Munro). Les deux seules catégories principales dans lesquelles Gravity n’apparait pas sont meilleur acteur dans un second rôle pour George Clooney (il faut bien avouer qu’il est très secondaire) et meilleur scénario original. Pour pas mal de spectateurs, le point faible de ce chef-d’œuvre visuel est en effet son histoire, pour le moins basique : pour rester en vie, une astronaute doit aller d’un point A à un point B, un parcours compliqué à cause de l’absence de gravité.

Pourquoi fallait le voir ? Parce que Gravity est bel et bien une révolution, visuellement parlant. Après Avatar et L’odyssée de Pi, Alfonso Cuaron utilise au mieux les nouvelles technologies, à coup de plans séquences déments et d’effets-spéciaux novateurs. Tout est fait pour que le spectateur ressente le mal-être de l’héroïne, et ça marche : le résultat, sublime, donne le vertige.

Ça repart avec quoi ? Cinq prix minimum : pour les effets-spéciaux, évidemment, mais aussi la photographie, la musique, le son et le montage son. Le travail de Steven Price et ses collègues dans ces domaines est exceptionnel, l’équipe parvenant à créer l’illusion en jouant sur le souffle de Bullock et les résonances pour combler l’absence de sons dans l’espace. Côté montage, l’équipe du Loup de Wall Street est un concurrent sérieux et côté décors, les membres de l’académie préfèreront peut-être le classicisme de 12 Years a Slave. Au fond, Gravity a des chances de remporter des statuettes dans toutes les catégories secondaires dans lesquelles il est nommé. Et les principales ? Un an après l’Oscar remis à Ang Lee pour sa réalisation de L’odyssée de Pi, Alfonso Cuaron pourrait coiffer au poteau tous ses concurrents tant sa mise en scène est bluffante. Si les votants se laissent impressionner par la forme, Gravity a même ses chances dans la catégorie principale. Mais si le fond prime, ce sera sans doute 12 Years a Slave le grand gagnant. Le seul Oscar auquel on ne croit pas tellement est celui de la meilleure actrice pour Sandra Bullock. Pas qu’elle ne soit pas à la hauteur (au contraire, elle s’en sort parfaitement malgré les contraintes technologiques qui limitent forcément son jeu), mais face à elle, Cate Blanchett dévaste tout sur son passage dans Blue Jasmine. Notez qu’on n’est pas à l’abri d’une surprise : en 2010, Sandra Bullock a reçu un Oscar pour The Blind Side, pour un rôle finalement bien moins intéressant que celui de Ryan Stone…

Elodie Bardinet

 

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