Nous avions rencontré Jesse Eisenberg au dernier Festival de Cannes à l’occasion de la présentation de Vivarium (en salles ce mercredi) , petit huis clos parano façon Quatrième Dimension.
Le film de Lorcan Finnegan, Vivarium, sort en salles aujourd'hui. Rencontre avec son (anti) héros...
PREMIÈRE : Dans Vivarium, Imogen Poots vous dit : « T’es taré. » Et vous répondez : « Je suis un taré professionnel. » Vous trouvez que ça vous définit bien ?
JESSE EISENBERG : Oh, oui, je vois, c’est une réflexion astucieuse... Si on parle de mon personnage, Tom, ça convient tout à fait : il veut être proche de la nature, dans la contre culture, et le voilà dans un monde synthétique, où tout est monotone et répétitif. Normal que ça le fasse vriller. Quant à moi, eh bien... euh..., je... je suis complètement à l’opposé du weirdo. OK, je porte toujours les mêmes vêtements et j’aime que tout soit bien aligné pour pouvoir me concentrer sur les vraies choses importantes et pas les petits détails annexes... (Sourire.)
Votre personnage passe l’essentiel du film à creuser un trou. Est-ce que ce genre de tâche – épuisante, répétitive et absurde – est une métaphore du métier de comédien ?
C’est normal, je dois jouer quelqu’un qui est obsédé par son évasion de ce monde absurde. Pour moi, Tom est plutôt en train de creuser sa propre tombe : la monotonie le tue à petit feu. C’est complètement à l’opposé de ma vision du boulot ! J’essaie sans cesse des trucs tellement différents, tous les jours. J’ai l’impression que tout passe trop vite. Je commence quelque chose, et hop, il faut passer à autre chose. Ça entraîne un autre problème : dès que tu apprécies un truc, pouf, c’est terminé. C’était un tel plaisir de tourner Vivarium, mais ça n’a duré que six petites semaines.
Comment Lorcan Finnegan a-t-il réussi à vous convaincre de jouer dans son film ?
C’est Imogen Poots qui m’a envoyé le scénario : on venait de tourner un petit film ensemble, The Art of Self-Defense [sorti en VOD en novembre 2019], et elle m’a dit d’y jeter un oeil. Je lui ai fait confiance, elle a bon goût en matière de cinéma. J’ai adoré ce que j’ai lu. Le film est très simple – un couple qui veut acheter une maison se retrouve aspiré dans un monde parallèle – et très abstrait, mais on peut l’interpréter de plusieurs façons. Une version pervertie de l’âge adulte, par exemple. Tu veux acheter une maison ? Elle est identique à toutes les autres. Tu veux faire un enfant ? C’est un rejeton démoniaque. Tu veux préserver ton couple ? Ta femme préfère le gamin. Tu veux maintenir une vie sexuelle active ? Physiquement, tu ne sers plus à rien. Ah ah, non oubliez ça... je suppose que c’est du jeunisme mal placé de ma part. (Rires.) En résumé, Vivarium est la version cauchemardesque de la vie domestique.
[Suite de l’interview dans le Premiere n° 505 actuellement en kiosque]
Sommaire de Première n°505 : Baby Yoda, Pinocchio, Pixar, Renée Zellweger, Louis de Funès, Christophe Lambert…
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