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 Suite à la tuerie survenue à la mi-décembre dans l'école primaire de Sandy Hook, une trentaine de stars avaient participé à une vidéo anti-violence : Jennifer Aniston, Reese Witherspoon, Jamie Foxx, Jeremy Renner, Beyonce, Gwyneth Paltrow, Michelle Williams ou encore Jon Hamm demandaient à ce que des mesures soient prises par le gouvernement américain pour restreindre la vente d'armes aux Etats-Unis. La campagne "Demand a Plan" a été lancée dès cet été, suite à la tuerie d'Aurora, dans un cinéma qui projetait une avant-première de The Dark Knight Rises, mais c'est certainement la vidéo en noir et blanc diffusée le 21 décembre qui a fait le plus de bruit : elle a été vue plus de 6 millions de fois sur YouTube.  Ce montage est aujourd'hui critiqué de manière très virulente par une vidéo assassine intitulée "Demand a plan - Demand Celebrities go f... themself" (Demandez une réforme, demandez plutôt aux célébrités d'aller se faire f...). Un internaute a repris les images des stars s'adressant directement aux spectateurs en les entrecoupant de scènes de films ou de séries où ces même personnalités se font tuer ou éliminent quelqu’un avec un flingue. Le message est clair : Hollywood serait hypocrite sur la question des armes, étant donné que les longs-métrages et les séries télé regorgent de scènes violentes. Une énième provocation de la part d'un défenseur des armes ? Sans juger de son contenu, on remarque que la vidéo fait énormément de bruit aux US. Postée à Noël, elle a déjà été vue plus de 600 000 fois et ne cesse d'être commentée. Les sites de cinéma américains de référence ne pouvaient passer à côté, et elle est aujourd'hui relayée sur The Hollywood Reporter. Son créateur est particulièrement agressif envers les célébrités qui ont passé l'appel et envers le président américain, Barack Obama, les traitants de "pu... hypocrites". Cependant, au-delà de la virulence, la question fait réellement débat. Surtout que l'attaque arrive en même temps qu'une autre polémique : un musée hollywoodien expose depuis deux ans des armes de films et cette expo est de plus en plus critiquée. C'est la NRA, l'association pour la libre circulation des armes la plus puissante du pays, qui est à la tête du musée National Firearms Museum. Une partie des salles est réservée aux objets "cultes" issus de films très connus comme les Die Hard, L'arme FataleL'inspecteur Harry ou encore Démineurs. Le site du musée promet « de découvrir 125 armes à feu parmi les plus célèbres du cinéma de ces 70 dernières années », les présentant comme emblématiques.L’exposition est en place depuis 2010 et n’a pas fait plus de bruit que ça jusqu’à ces derniers jours, lorsque le patron actuel de la NRA, Wayne LaPierre a comparé les films violents à de la pornographie, lors d’une conférence de presse de son groupe, en s’attaquant plus particulièrement aux longs-métrages Tueurs Nés et American Psycho (si vous êtes à l'aise en anglais, ses réflexions sur le cinéma et les jeux-video sont ici). Depuis, il est montré du doigt et jugé lui-même hypocrite de soutenir une exposition présentant les armes les plus célèbres des films tout en faisant la morale aux réalisateurs.Rappelons que ces dernières semaines, des acteurs et réalisateurs ont été directement visés pour la violence de leurs films. Des avant-premières de Jack Reacher et Django Unchained ont été annulées et leurs acteurs, metteurs en scène ou scénaristes ont été amenés à justifier les scènes de meurtres des films en question.  A chaque fois qu'une tuerie a lieu aux Etats-Unis, les blockbusters, les jeux-vidéo ou certains styles musicaux sont montrés du doigt, mais là, ce sont des célébrités qui sont directement visées et il y a de fortes chances que certaines d'entre elles réagissent. Le débat n'est pas prêt de s'arrêter...