Pour beaucoup, Stanley Kubrick est un monument intouchable du cinéma. 2001 l’Odyssée de l'espace, Orange Mécanique ou encore Shining sont considérés pour nombre de cinéphiles comme des classiques incontournables du 7ème art. Trois adaptations littéraires dont l'une, la dernière, repose sur le roman de Stephen King, le maître de la littérature horrifique.L'auteur, actuellement en pleine promotion de Doctor Sleep, le sequel de Shining qui se concentre sur le personnage de Danny Torrance (le petit garçon du premier livre) en a profité pour revenir sur le long-métrage de Kubrick. Un film que King n'a jamais apprécié, ayant été jusqu'à déclarer dans le passé avoir été profondément déçu par l'adaptation. Dans une interview livrée à la BBC l'écrivain en a profité pour remuer le couteau dans la plaie, 36 ans après la première publication de son roman phare : « Shining est un film frigide, alors que dans mes livres on retrouve toujours une certaine chaleur, comme une main tendue au lecteur (...) Dans Shining de Kubrick il y a quelque chose qui dit  'Tiens on va étudier ces gens comme si c'était des fourmis dans une fourmilière, des petits insectes'.»Stephen King est également revenu sur le personnage de Jack Nicholson. Pas assez mystérieux et trop fou selon lui : « Jack Torrance (le protagoniste borderline et alcoolique de l'intrigue) dans le film est complètement dingue. J'ai vu toutes les photos de Jack Nicholson en motard dans les années 50, 60 et j'ai tout de suite pensé qu'il était en fait en train de rejouer son personnage du Retour des Anges de l'Enfer. »Quant à Shelley Duvall, la femme de l'acteur dans le drame, c'est encore pire : « Shelley Duval en Wendy est sans nul doute l'un des personnages les plus mal pensés du cinéma. Elle est traitée de manière très misogyne. Elle est complètement stupide et passe le plus clair de son temps à hurler. Elle ne correspond absolument pas au personnage que j'ai écrit. » Wendy est en effet une femme séduisante, intelligente et sûre d'elle dans le roman. Loin de la représentation fébrile et nerveuse de la protagoniste à l'écran qui avait d'ailleurs remporté un Razzie Award... Des mots durs qui renforcent le désamour de l'auteur pour le film. Rappelons que l'écrivain avait été jusqu'à refuser d’apparaître au générique final de Shining en 1980. Pas pour rien que King a tenu à rectifier le tir en écrivant et produisant une mini-série dérivée du bouquin en 1997.