J.J. Abrams "était épuisé", raconte Maryann Brandon.
Le ver était-il dans le fruit ? En décidant de se séparer de Colin Trevorrow pour la réalisation de l’Episode IX, Lucasfilm a pris une décision périlleuse qui a mis son remplaçant, J.J. Abrams, dans une situation sans doute inextricable. Certes, l’annonce est intervenue en septembre 2017, plus de deux ans avant la sortie de L’Ascension de Skywalker. Mais ce délai était-il raisonnable pour boucler un film sensé clore non pas une mais trois trilogies Star Wars, 42 ans après le coup d’envoi de la saga ?
Invitée du podcast The Rought Cut (relayé par The Playlist), la monteuse Maryann Brandon, collaboratrice récurrente d’Abrams (elle a notamment travaillé sur Alias, Mission: Impossible III, Star Trek et Le Réveil de la Force), a reconnu que les conditions étaient loin d’être optimales pour accomplir cette tâche. Avec trois mois de moins que sur L’Episode VII, ils ont carrément dû inventer de nouvelles méthodes de travail et bucher jusqu’à la dernière seconde pour livrer leur version du film en temps et en heure.
"C’est une lutte. Ca a tout affecté", explique-t-elle à propos de ce calendrier très serré. "Alors qu’on était à peu près au tiers du chemin, Kathy [Kennedy] a dit : ‘JJ doit passer plus de temps en salle de montage’. Je savais que c’était impossible avec l’agenda qui était le notre. Il avait trop de choses à gérer quotidiennement… il était épuisé à la fin de la journée."
Star Wars 9 : Le retour de Palpatine n’était pas une idée originale du scénaristeMaryann Brandon a alors eu une idée : "J’ai donc suggéré de monter directement depuis le plateau… nous avions deux tentes… donc je me mettais là où JJ était, généralement à quelques mètres de la caméra, peut importe où elle se trouvait. Et je montais comme ça, de façon mobile. Ainsi, entre deux prises, il pouvait s’assoir avec moi ce qui nous permettait de revoir certaines choses ensemble". Une façon de travailler peu orthodoxe mais qu’elle a finalement trouvé "incroyable" et qu’elle se dit prête à reproduire sur d’autres projets, tout comme Abrams.
Malgré ces péripéties, Brandon est donc loin de renier le résultat final et se dit même très fière du travail qu’elle a réalisé avec JJ Abrams. Elle est toutefois consciente d’avoir accepté un challenge dont il était impossible de sortir vainqueur :
"A une époque où le monde entier est divisé, ce n’est pas un film qui devrait ajouter de la division. En gros, le message du film c’est : ‘hé, vous savez quoi ? vous pouvez être mauvais et du bon peut arriver dans votre vie. Et si votre esprit est ouvert à ça, peut-être que des choses extraordinaires viendront changer votre perception. Et il faut toujours croire qu’il reste de l’espoir."
Et quant aux accusations de fan service, la monteuse de L’Ascension de Skywalker les assume totalement : "écoutez, bien sûr qu’il y a du fan service, si on n’avait pas fait plaisir aux fans on aurait eu droit à des : ‘ça ne respecte pas l’histoire de Star Wars et tout ce que ça signifie…’".
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