En 1995, Vin Diesel tentait de se faire un nom en écrivant et réalisant un court-métrage semi-autobiographique dont il était le héros.
Cette semaine, Vin Diesel a affirmé que Steven Spielberg n'arrête pas de lui rappeler qu'il doit retourner à la réalisation : ça peut paraître fou, mais l'auteur d'Il faut sauver le soldat Ryan (où Diesel a fait son apparition au cinéma) n'a pas oublié que Diesel a percé à Hollywood grâce à un court-métrage de 20 minutes qu'il a écrit, produit et réalisé (et joué dedans, bien sûr), en 1995. Multi-Facial raconte un bout de la vie de Mike, un apprenti acteur qui galère entre des auditions pour jouer dans une pub pour bière où on le trouve "trop pâlot" ou au contraire parfait pour porter des dreadlocks ou rapper.
On remarquera que son monologue d'ouverture ressemble à une répétition de son Dom Torreto -et donne surtout, peut-être, un aperçu du vrai Vin Diesel, de son vrai nom Mark Sinclair Vincent, acteur affamé qui n'a jamais connu son père biologique. Tout en montrant le quotidien des auditions américaines où l'on force les acteurs à se typecaster, à être classés selon leur apparence dans une catégorie ethnique, Diesel se dévoile avec sincérité, et parvient à être tour à tour hilarant (l'audition latino où il doit répéter "coño", celle où il rappe "je bois votre sang comme de la corona", les fans de Fast & Furious apprécieront) et émouvant (le monologue final en forme de confession), tout en se dévoilant avec beaucoup de sincérité. Ce ne serait pas sa vraie voix, bien moins rauque que d'habitude, qu'on entend quand il passe des coups de téléphone ? Maniant le vrai et le faux, ce court était une bande démo idéale, en montrant le talent assez multiple du comédien, qui interprète aussi la chanson du générique de fin, tant qu'à faire. Multi-Facial ? Pas vraiment, car le film illustre plutôt la quête d'identité d'un homme qui veut montrer qu'il est autre chose qu'un mec bronzé à l'origine suffisamment incertaine pour jouer l'Italo-américain ou le latino de service. Impossible bien sûr de savoir à quoi auraient pu ressembler ses films si Diesel avait persisté dans la réalisation : ce qui est sûr, c'est qu'il semble avoir réalisé la plupart des rêves de son CV (il produit la saga Fast & Furious et a initié Le Dernier chasseur de sorcières, un délire de fantastique nanar où il joue son personnage de Donjons & Dragons). Mais c'est dommage que depuis, des films comme Les Initiés (un film d'arnaque financière sorti en 2000) ou Jugez-moi coupable (2006) soient restés sans lendemain dans sa filmo. Diesel a préféré s'enfermer dans un seul type (Torretto le musclé en marcel). Qu'il soit vraiment devenu Mono-Facial -désolés, mais il fallait qu'on la fasse.
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