Un hommage à l’âge d’or du cinéma romantique hollywoodien des années 50 et 60. Une jolie réussite.
C’est à un double voyage dans le passé qu’invite ici Eugene Ashe. Dans le New- York des années 50, théâtre de l’histoire d’amour riche en stop and go entre la fille d’un disquaire d’Harlem qui se rêve en productrice télé et un saxophoniste en herbe promis à une grande carrière. Mais aussi dans l’âge d’or du Hollywood de cette époque et plus précisément du cinéma romanesque à la Douglas Sirk ou à la Jean Negulesco. En assumant pleinement ce parfum nostalgique, Ashe aurait pu se perdre dans cette obsession de la reconstitution et donner naissance à un film- musée, aussi beau que totalement dévitalisé. Mais il évite ce piège par un geste qui inscrit son propos dans la réalité du 21ème siècle et du mouvement #blacklivesmatter : confier à des acteurs noirs ces personnages principaux que le cinéma hollywoodien d’alors réservait quasi exclusivement aux blancs et les montrer face aux plafonds de verre discriminatoires leur empêchant tout accès à leurs rêves de carrière.
Développée dans une palette Technicolor chatoyante, l’intrigue de Sylvie’s love dialogue donc en permanence avec les enjeux politiques et sociétaux d’aujourd’hui. Mais sans pour autant dévier de sa route et de ce récit d’amour peuplé de secrets cachés, de mariage arrangé, de retrouvailles inattendues après un éloignement vécu comme un coup de poignard dans le cœur. Le tout servi par une écriture fine de personnages riches en contradictions et l’alchimie électrique émanant du couple formé par les épatants Tessa Thompson et Nnamdi Asomugha qui dynamitent et dynamisent l’arc un peu trop scolaire du réci
De Eugene Ashe. Durée: 1h54. Disponible le 25 décembre sur Amazon Prime
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