Guide du 02-09-20
StudioCanal / Potemkine Films / Memento Films Distribution

Ce qu’il faut voir cette semaine

L’ÉVÉNEMENT

POLICE ★★★☆☆
D’Anne Fontaine

L’essentiel
Trois flics face à un cas de conscience. Un film sous tension.

De Nettoyage à sec Blanche comme neige en passant par Coco avant Chanel ou Gemma Bovery, Anne Fontaine a toujours pris soin de ne jamais se répéter. En adaptant le roman de Hugo Boris, elle plonge dans deux sujets d’actualité brûlants : la police – à l’image abîmée par les violences récentes – et l’immigration clandestine. Son récit se concentre sur trois flics parisiens contraints d’accepter une mission hors de leurs compétences : la reconduite d’un étranger à l’aéroport de Roissy afin qu’il y soit expulsé.
Thierry Cheze

Lire la critique en intégralité


PREMIÈRE A ADORÉ

LA JEUNE FILLE À L’ÉCHO ★★★★☆
De Arūnas Žebriūnas

« L'été est fini » : la morale de cette petite histoire d'enfance située au bord de la Mer Baltique dans les années 60 est simple, lumineuse et douloureuse comme les reflets du soleil sur l'eau captés par la caméra du cinéaste lituanien Arūnas Žebriūnas -premier à avoir adapté Saint-Exupéry dans les années 60. Cette ressortie en salles de ce film rare de 1964, restauré, est une jolie petite surprise.
Sylvestre Picard

Retrouvez ces films près de chez vous grâce à Première Go


PREMIÈRE A AIMÉ

EMA ★★★☆☆
De Pablo Larrain

Pablo Larraín a l’habitude de regarder dans le rétroviseur son Chili natal (Tony Manero, No, Neruda...) ainsi que les États-Unis (Jackie). Avec à chaque fois une maîtrise formelle qui nourrit la puissance de son récit. Ce dialogue parfait entre fond et forme se fissure quelque peu avec cet Ema qui ramène le cinéaste dans son époque. Ema est une jeune danseuse mariée à un chorégraphe de renom et fracassée par une adoption qui a tourné court : incapables de s’en occuper, ils ont été obligés de rendre leur petit garçon au bout d’un an.
Thierry Cheze

Lire la critique en intégralité

ANTIGONE ★★★☆☆
De Sophie Deraspe

La tragédie d’Antigone transposée après quelques changements dans le Québec contemporain avec, au centre du drame, une famille issue de l’immigration. Des réseaux sociaux à la place du chœur, du rap, les petites frappes d’une cité HLM à la place des Labdacides (la dynastie d’Œdipe régnant sur Thèbes – vous aurez au moins appris un truc)... La fondation du drame reste la même qu’au temps d’Eschyle : faut-il suivre son cœur ou la loi des hommes ? Mais cet Antigone de la Belle Province, qui lorgne plus du côté de Xavier Dolan et de Jean-Marc Vallée que de Baz Luhrmann, ne manque ni d’énergie ni de pertinence. Et surtout, la réalisatrice, Sophie Deraspe, a trouvé pour incarner son Antigone une interprète plus que parfaite : Nahéma Ricci, incroyable et incandescente, promise, à la différence de son héroïne, à un bel avenir.
Sylvestre Picard

 

PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

ENORME ★★☆☆☆
De Sophie Letourner

Pour
Après trois films réalisés en mode commando, sans argent ni trompette, trois “petits” films fauchés qui, à défaut d’afficher de grandes ambitions, témoignaient d’un humour singulier et d’une vitalité inespérée, Sophie Letourneur passe à la vitesse supérieure. Elle dispose notamment cette fois de grands acteurs rompus à la comédie, des “bêtes” de scène, j’ai nommé Marina Foïs et Jonathan Cohen.
Christophe Narbonne

Contre
Qu’est-ce qui est vraiment Enorme ici, outre ce ventre que Claire (Marina Foïs, unplugged), enceinte, voit soudain démesuré et encombrant ? Tout peut-être : l’argument, les situations... Dans une comédie qui se voudrait « farrellienne », on devrait se foutre évidemment de la mesure. Ce serait un cinéma de greffes, d’excès où l’hybridation du réel finit justement par nous renvoyer en pleine gueule les normes d’une vie droite à pleurer.
Thomas Baurez

Lire la critique en intégralité

POISSONSEXE ★★☆☆☆
D’Olivier Babinet

Auteur du formidable documentaire Swagger, Olivier Babinet avait débuté dans le long métrage par la fiction avec le bien secoué Robert Mitchum est mort. Et c’est quand il arpente ce même ter- rain poétique et décalé que Poissonsexe séduit pleinement. On y suit le quotidien d’un physicien en proie à deux obsessions très complémentaires. D’un côté, tenter de redonner aux poissons l’envie de copuler. De l’autre, devenir père lui-même alors que dans sa ville il ne reste plus que trois femmes en âge de procréer. La douce dinguerie de cette fable séduit donc, d’autant plus qu’elle est portée par deux merveilleux comédiens (Gustave Kervern et India Hair). Mais sur la longueur, le film a tendance à laisser un certain réalisme le gangrener. Et en appuyant de plus en plus les choses au lieu de les suggérer, la magie, forcément, s’évapore.
Thierry Cheze

 

Reprises
Ju Dou, de Zhang Yimou et Fengliang Liang
Vacances à Venise, de David Lean