Succès- surprise aux Etats- Unis, ce vrai faux- documentaire est un bijou à haute valeur émotionnelle, digne des Pixar de la grande époque
Sans doute aurions- nous reçu Misanthrope différemment si le film de Szifron était sorti à l’époque où ce genre de thrillers glacés pullulaient au cinéma, écrivions- nous le mois dernier. La réflexion vaut pour ce Marcel s’il était parvenu jusqu’à nous dans la période bénie où Pixar enchaînait les sommets aussi virtuoses que bouleversants, la fin des années 2000 où s’enchaînaient Ratatouille, Wall- E et Là- haut. Mais les temps ont changé et son surgissement en 2023 provoque un attachement aussi instantané que profond à son personnage central, ce petit coquillage vivant en seul dans un pavillon déserté par ses propriétaires qu’un réalisateur de docus – louant le lieu via Airbnb – découvre et va aider, au fil de leurs échanges, à retrouver sa famille mystérieusement disparue. Mêlant animation et prise de vues réelles, ce vrai- faux documentaire ne vient pas de nulle part. Trois courts métrages ultra- populaires sur la Toile depuis 2010 ont constitué le tremplin parfait pour un passage à long reposant sur un parfait équilibre entre mignonnerie pure (l’inventaire façon Amélie Poulain des ingénieux systèmes élaborés par Marcel pour survivre dans la maison), réflexions espiègles sur l’époque (la vanité de la célébrité, les réseaux sociaux…) et une mélancolie qui vous serre le cœur. La poésie règne ici en maître jusque dans sa forme à l’influence revendiquée des ambiances des films de Malick. A contre- courant du cynisme dominant et des grosses productions standardisées, cette fantaisie animée clairement destinée à toute la famille a tout pour devenir culte.
De Dean Fleischer- Camp. Avec les voix de Jenny Slate, Isabelle Rossellini, Rosa Salazar… Durée 1h30.
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