Loin du périph : "C'était intéressant de ne pas refaire le coup du premier film"

Louis Leterrier explique avoir poussé les curseurs de l'humour trash pour la suite de De l'autre côté du périph. Il a aussi "créé des surprises" pour ses deux acteurs, Omar Sy et Laurent Lafitte.

M6 rediffusera ce soir De l'autre côté du périph, le "buddy movie" à la française de David Charhon avec Omar Sy et Laurent Lafitte, qui a bien marché au box-office français, au point que Netflix commande une suite récemment à Louis Leterrier, intitulée Loin du périph. Le réalisateur de Lupin et de Dark Crystal pour la plateforme racontait en mai dernier dans Première (n°529 avec Les Trois Mousquetaires en couverture) comment il s'était retrouvé sur ce projet, et surtout comment il avait essayé de surprendre ses comédiens, amis dans la vie et devenus des stars durant les dix ans qui ont séparé les deux films. Tout en conservant l'esprit du premier film et en s'inspirant de ses meilleurs gags, il a cherché à se détacher de son modèle, qui sera rediffusé ce soir. Voici un extrait de sa longue interview, dans laquelle il revient aussi sur ses expériences chez Marvel ("Au début à Marvel Studios, il y avait Jon Favreau, Edgar Wright et moi", explique-t-il à propos du lancement de L'Incroyable Hulk, en 2008) ou au sein d'EuropaCorp (c'est à lui qu'ont doit Le Transporteur).

PREMIÈRE : Dans Loin du périph, Omar Sy semble dans la continuité de Lupin plus que de De l’autre côté du périph : très iconisé et moins dans la comédie que dans l’action. C’est une nouvelle orientation de carrière ou votre façon de vous approprier la star ?
LOUIS LETERRIER  : C’est ce qu’il est aujourd’hui. Il est très bon en action. Il sait se battre. C’est un acteur iconique. Cette représentation est un instantané d’Omar à ce moment-là de sa carrière. Par ailleurs, c’était aussi intéressant de ne pas refaire le coup du premier film où Omar jouait le rôle du feu follet tandis que Laurent [Lafitte] était plus posé. Là, on a inversé : ça donne quelque chose de plus réaliste et une vraie légitimité à cette suite.

Dix ans après le premier volet, Omar Sy et Laurent Lafitte ne sont plus de grosses promesses, ce sont des stars. Avec de l’expérience et de l’autorité. Ça ne rajoute pas un peu de difficulté pour leur trouver une alchimie commune ?
Non. En fait, le seul vrai problème avec Omar Sy et Laurent Lafitte c’est qu’ils ne sortent jamais de leur caravane et ne sont pas vraiment généreux sur un plateau. Donc vous avez simplement une heure de tournage par jour et à partir de là… Non, je rigole ! J’ai adoré vos têtes en tout cas, messieurs. (Rires.) Bref : les deux sont potes dans la vie et à l’écran. Le plus compliqué, au fond, était de créer du conflit entre eux parce qu’ils s’adorent et se connaissent un peu trop bien. Je devais sans arrêt créer des surprises.

Quel genre de surprises ?
À partir de la deuxième prise, la blague ne devient plus très drôle pour eux, et ça peut es ennuyer. Je devais donc créer des obstacles qu’ils devaient franchir ensemble ou pas. Les petits trucs comme ça, en forme de happening ou de surprise, ça marche beaucoup avec eux. Et puis il y a des trucs comme… bon, disons-le, l’interaction avec le zizi du macchabée. Laurent adore ce genre de scènes. Il adore pousser le bouchon très loin pour gêner Omar. Dans ces moments-là, on chopait du vrai.

D’où vient ce désir de comédie trash glissée à l’intérieur du film ? De vous ? Des acteurs ? Du diffuseur ?
Ça doit venir de moi. (Rires.) Ça me faisait rire, surtout par rapport au personnage d’Omar, assez prude. Je me suis inspiré de la scène de la morgue du premier film. Le personnage de Laurent était très décomplexé et n’avait aucun problème avec ça – comme pendant la partouze. C’était des moments qui marchaient bien. Je voulais aller de l’avant sur ces trucs-là ; pousser loin le curseur. Mais en fin de compte, ce n’est pas si trash que ça. On est loin de Grimsby.

L'interview complète de Louis Leterrier est disponible dans notre kiosque en ligne.