Festival de Sarlat 2023
Abaca

Sa première réalisation est une réussite, notamment par sa manière de mélanger les genres et influences. Logique : Stéphan Castang est un fou de cinéma.

D'Invasion Los Angeles, de John Carpenter, aux Body Snatchers (version Philip Kaufman) en passant par Week-end, de Jean-Luc Godard ou les premiers films de George Romero, Vincent doit mourir fait écho à plusieurs classiques du cinéma. Mieux : Stéphan Castang les a si bien digérés qu'il se les réapproprie à sa sauce dans ce premier film très réussi.

Au-delà de cette expérience à ne pas manquer sur grand écran, voici une poignée de films qui l'ont marqué.


Vincent doit mourir est une réussite totale [critique]

Le film qui... a changé votre vie ?

Y en a plein, mais 2001, l'Odyssée de l'espace, ça m'a bien chamboulé. Je devais avoir huit ans, à la faveur d'une reprise en salle, et ça a été mon premier choc, je dirais presque esthétique au cinéma. Je trouvais le film complètement dingue et je continue.

Le film qui... vous fait immédiatement retomber en enfance ?

La Nuit du chasseur, qui fait partie de mes films fétiches. C'est pas quelque chose que j'aime beaucoup, le retour en enfance, mais c'est un film que j'ai découvert très jeune, vers 6-7 ans, et je trouve qu'il parle très, très bien de l'enfance.

La Nuit du chasseur
Universal / United Artists

Le film qui... vous fait faire des cauchemars ?

Amélie Poulain. Pas Audrey Tautou, hein. Le personnage d'Amélie Poulain, si je le rencontre dans la vie,  je lui dis de s'occuper de son cul et d'arrêter de vouloir le bien des autres ! C'est un truc qui m'insupporte au plus haut point. Après le film qui m'a fait littéralement faire des cauchemars, c'est Génération Proteus. Un film de SF incroyable où une femme est agressée sexuellement par une IA. Il date des années 1970, avec tout ce que cela comporte de kitsch, mais c'est complètement d'actualité. Et c'est effrayant.

Le film qui... mérite d'être vu et revu ?

Voyage au bout de l'enfer. Particulièrement la première heure. Le mariage, pour moi, c'est vraiment du pur cinéma. C'est assez beau de voir comment, ces acteurs, qui commencent à être les stars (De Niro, Casal, Streep, Walken, Savage...), arrivent à se fondre dans leurs persos. On ne voit plus des stars. On voit vraiment ces personnages. On voit un mariage et comment quelque chose qui a priori n'est absolument pas intéressant devient passionnant et émouvant. Ça, c'est un truc que je peux voir et revoir.

Affiche Voyage au bout de l'enfer
Carlotta Films

Le film qui... vous était interdit et que vous avez vu en cachette ?

1900. Il y avait un peu de sexe, de violence et du coup ce qu'on appelait “le carré blanc”, qui signifiait que c'est un film absolument pas à voir enfant. Je me suis démerdé pour le regarder quand même et c'était incroyable. Déjà, parce que c'est une fresque. Il parle de la montée du fascisme en Italie avec beaucoup de stars : Burt Lancaster, De Niro, Depardieu, Laura Betti, Donald Sutherland... Et c'est un film extrêmement cru, que ce soit dans les scènes de sexe ou de violence. En même temps, ça a vraiment de l'ampleur. Il y a la musique de Morricone qui est dingue, aussi. L'autre film que j'ai vu un peu trop jeune et en cachette, c'était Salo de Pasolini. A treize ans, via le truchement des vidéoclubs. Il m'a marqué. Il continue de me hanter. Je trouve que c'est un des plus grands films du cinéma.

Vincent doit mourir : "Survivre littéralement dans la merde, c’est pas réaliste, ça ?" [interview]