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Des nouvelles de Mathieu Kassovitz. Revenu discrètement en septembre 2012 sur les écrans avec le polar Le Guetteur de Michele Placido en sniper fou aux côtés de Daniel Autueil, Kasso souhaitait quitter la France en janvier dernier, ou plutôt "dégager de ce pays comme Depardieu"… De fait, c’est en Angleterre que l’acteur/réalisateur a accordé un entretien, au site web du Guardian britannique. Car son dernier opus L’Ordre et la morale sort en salles anglaises (sous le titre Rebellion), sur l’assaut donné par l’armée en 1988 sur les indépendantistes kanaks.Comme à son habitude, Kassovitz n’a pas mâché ses mots. "Le cinéma français n’est plus excitant. Je ne le trouve pas très sexy. Je ne me sens pas mis au défi par les autres réalisateurs, et j’aime qu’on me défie. Je suis très prétentieux !" déclare le réalisateur. "J’aime mon métier, j’aime mes films, et je veux être surpris, je veux être émerveillé, et je veux prendre une putain de baffe dans la gueule quand je vois un film. Je ne veux pas m’ennuyer." Dommage, Kassovitz ne cite pas de noms de films ou de réalisateurs pour étayer ses propos. Ni ne rebondit sur la polémique de Vincent Maraval sur le salaire des acteurs.Mathieu Kassovitz est également revenu sur la polémique de début 2012 qui a agité le Landerneau du cinéma français, Kasso s’étant attaqué bille en tête à l’industrie frenchy (en vrac, il enculait le cinéma français et le traitait de partouze artistico-commerciale) mais avait réussi un beau pied de nez en apparaissant sur la scène des César en février 2012 pour remettre le trophée de la Meilleure photographie. Tout en reprochant à la cérémonie son manque d’ouverture, son film n'ayant été nommé que dans la catégorie du Meilleur scénario adapté, un trophé que remporta Carnage de Roman Polanski... Une antienne qu’il ressert au Guardian : "Je n’ai pas été blessé pour ne pas avoir reçu de César. J’ai été blessé parce qu’ils se fichaient du type de films que je faisais."Pour finir, Kassovitz estime que le problème est global, sociétal plutôt que circonscrit au milieu du cinéma hexagonal. "Je ne suis plus fier d’être français. Je l’étais quand j’ai fait La Haine, mais aujourd’hui plus personne ne se bat. Plus personne ne descend dans la rue pour dire ce qu’ils veulent. Tout le monde est devenu mou. Et ce n’est pas bon, parce que lorsqu’on lâche l’affaire, c’est comme ça qu’on tombe dans les extrêmes. Je crois que c’est vers là que la France se dirige, et je n’aime pas ça. Ce n’est pas nous."On attend toujours des nouvelles des prochains projets cinéma de Kassovitz, en France ou ailleurs : il travaillerait sur deux long-métrages, ainsi que sur une série télé pour HBO, sans plus de précisions. Il est également annoncé au casting d’Angélique, marquise des anges, le film de cape et d’épée d’Ariel Zeïtoun.