David Fincher réagit à la censure chinoise de Fight Club : "Ça n'a aucun sens pour moi"

"Si vous n'aimez pas cette histoire, pourquoi insistez-vous pour faire sortir ce film ?"

La fin modifiée de Fight Club, par la Chine, a fait beaucoup de bruit de l'autre côté du monde. Mais le service de streaming Tencent Video a fini par revoir sa position et a réinstauré la conclusion originale, ces derniers jours. 

Tout au long de la controverse, David Fincher était resté silencieux. Mais dans une interview à Empire, le réalisateur a finalement donné son avis et avoue avoir trouvé "amusant" de constater que les censeurs en Chine "ont certainement lu le livre original, car leur version collait assez étroitement avec la fin du livre". Effectivement, dans le bouquin de Chuck Palahniuk, Fight Club se termine avec le narrateur enfermé dans un asile après l'échec du projet Mayhem et une tentative de suicide ratée. La fin chinoise envoyait ainsi Tyler (Brad Pitt) dans un asile après avoir été arrêté par la police et finalement réhabilité dans la société...

David Fincher reprend et explique que les changements apportés à sa fin étaient justifiés par contrat : "Voici ce que nous savons : une société a autorisé New Regency à montrer le film en Chine, avec une mention spéciale dans le contrat : 'Vous devez comprendre que des coupes peuvent être fait à des fins de censure.'. Certes, mais personne n'a dit : si nous n'aimons pas la fin, pouvons-nous la changer ? Il faut savoir ce qu'on veut dire par 'faire des coupes", analyse le cinéaste, qui a surtout halluciné devant cette situation ubuesque :

"Si vous n'aimez pas cette histoire, pourquoi insistez-vous pour faire sortir ce film ? Cela n'a aucun sens pour moi quand les gens disent que ce serait bien pour notre service de streaming d'avoir ce titre... mais nous voudrions juste que ce soit un film différent ! Ce putain de film a 20 ans quand même ! Ce n'est pas comme si Fight Club avait la réputation d'être super gentillet..."