Charles Bukowski aurait cent ans aujourd’hui, une occasion de revenir sur ces œuvres qui ont inspiré le cinéma.
Fils d’un père alcoolique et violent la vie de Charles Bukowski n’a pas été un long fleuve tranquille, il a connu une certaine notoriété en tant qu’écrivain qu’à partir de la publication du Journal d’un vieux dégueulasse en 1969. Menant une vie chaotique, vacillant entre alcoolisme et errance, Charles Bukowski trouve dans l’écriture un refuge. Ses œuvres racontent l’histoire de personnages ordinaires souvent alcooliques et désabusés aux résonances autobiographiques.
Il crée ainsi Chinaski, son alter égo dans Factotum, un écrivain qui enchaine les petits boulots, les prostituées et où l’alcool est brandit comme un étendard de survie au sein d’une vie d’errance. Une histoire qui va inspirer Bent Hamer qui réalisera en 2005 une adaptation éponyme du roman dans laquelle Matt Dillon incarne avec brio la nonchalance provocante de Chinaski dans une Amérique sombre et violente.
Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que l’alter ego de l’auteur Henry Chinaski faisait l’objet d’une adaptation cinématographique. En 1987, le réalisateur Barbet Schroeder porte à l’écran le roman Barfly, une histoire de passion violente, d’ivresse et de chaos avec Faye Dunaway et Mickey Rourke dans le rôle de l’écrivain alcoolique et marginal. Une fiction qui fait écho à celle de Charles Serking, l’anti-héros de Conte de la folie ordinaire, adaptée à l’écran en 1981 par le réalisateur Marco Ferreri qui suit la romance éthylique d’un poète anarchiste amoureux d’une prostituée.
Le cinéma français rendra aussi hommage aux écrits de Charles Bukowski. En 1991, Patrick Bouchitey s’inspire de deux nouvelles de l’auteur pour réaliser Lune froide, un court métrage produit par Luc Besson qui reçut le César du meilleur court métrage de fiction en 1990. On y retrouve le thème phare de l’errance porté par Simon (Jean-François Stévenin) et Dédé (Patrick Bouchitey), deux marginaux déambulants dans une zone portuaire de Bretagne à l’humour noir et provocant. Un film qui avait défrayé la chronique à l’époque pour les sujets tabous qu’il traitait, une folie cinématographique qui ne pouvait que rendre hommage à la pensée de Charles Bukowski qui disait lui-même : "Certains ne deviennent jamais fous ... Leurs vies doivent être bien ennuyeuses."
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