Alors que le film d’Artus vient de fêter ses 3 millions d’entrées par une montée des marches cannoises, rencontre avec celle qui, dans son premier grand rôle au cinéma, épate par la vivacité de sa composition. Des débuts en or.
Comment naît chez vous l’envie de devenir comédienne ?
Céline Groussard : Il se trouve que j’ai des parents extrêmement cinéphiles. Ils m’ont transmis leur passion qui s’est développée chez moi devant la télé – car j’ai grandi en Charente- Maritime loin de tout salle de cinéma - et par la lecture de Première ! Mais quand je suis monté à Paris, c’était d’abord pour faire du théâtre, avec cette envie de partager cette passion que je sentais en moi avec d’autres…
Pourtant, paradoxalement, c’est par le one woman show que vous allez vous faire connaître…
Oui après quelques années à jouer dans des pièces classiques, je me suis lancée dans le one woman show. Et si j’ai pris beaucoup de plaisir sur scène, la solitude dans le jeu ou dans l’après représentation a fini peu à peu par me gagner. J’avais envie de recroiser le fer avec d’autres. Et là, j’ai eu le bonheur d’être engagée pour jouer dans la comédie musicale Grease à Mogador. On était 30 sur scène tous les soirs pendant un an. Mon vœu a été plus qu’exaucé !
Comment rencontrez- vous Artus ?
En participant à l’émission On n’demande qu’à en rire sur France 2 dont il était devenu un des piliers et il m’a pris un peu sous son aile. Et à la fin de mon aventure Grease, Artus m’a proposé de jouer dans Duels à DavideJonatown qu’il a écrit et mis scène et où j’ai encore eu la chance de rencontrer le succès
C’est là qu’il commence à vous parler d’Un petit truc en plus ?
Oui, il avait commencé à faire des sketches de son personnage de Sylvain sur les réseaux sociaux et il évoquait le fait qu’il allait écrire un long métrage mais sans rentrer plus dans les détails. Jusqu’à ce qu’en mai 2019 – à ma grande surprise ! – il me propose de passer le casting pour un rôle qui était alors aux antipodes de moi : 26 ans, habillée éco- responsable… Mais j’ai évidemment joué le jeu à fond, j’ai décortiqué le scénario – qui donnait une idée très précise de ce que le film allait devenir - dans ses moindres recoins et surtout, pour bien connaître Artus, je savais que cette audition allait partir en impro. Et ça n’a pas manqué ! Je voulais à tout prix faire partie de cette aventure donc je vous laisse imaginer ma joie quand, dès le lendemain, Artus m’a appelé pour me dire que j’avais le rôle !
UN P'TIT TRUC EN PLUS: UNE COMEDIE HILARANTE SUR LE HANDICAP [CRITIQUE]Comment avez- vous travaillé ce personnage d’éducatrice ?
Evidemment, j’ai bossé de mon côté en m’appuyant sur le scénario mais pour ce film, la notion du collectif primait sur tout. On s’est tous rencontré à Paris en amont du tournage, avant d’être plongé dans le grand bain directement, dans les montagnes du Vercors, vraiment au milieu de nulle part. Là, en amont de toutes ces scènes, il y avait un très gros travail d'équipe avec les éducateurs, pour s’adapter aux capacités de chacune des personnes en situation de handicap. Tout est écrit bien sûr mais à partir de là, on fait avec ce qui arrive sur le plateau. A chaque prise, il se passait donc quelque chose d’imprévu. Une fois qu’il nous a choisis, Artus nous a fait confiance, nous a laissé être force de sa proposition et le film est à l’image de sa générosité. Et tout cela s’est révélé incroyablement fluide : on a fini toutes les journées en avance !
On vous avait déjà aperçue dans L'Astragale de Brigitte Sy et Acide de Just Philippot. Mais Un p’tit truc en plus marque vos vrais débuts au cinéma, votre premier rôle important. Vous aviez le trac avant le premier jour de tournage ?
Oui, je ne vais pas vous mentir car j’avais peur de décevoir Artus, de ne pas être à la hauteur de la chance qu’il m’a donnée. Mais tout cela s’est vite envolé. Du fait de l’ambiance que j’évoquais, du plaisir à jouer ensemble mais aussi parce que très vite, j’en reviens à l’essentiel, au geste d’Artus avec ce film ; défendre l’inclusion, mais par le rire, par le fait de jouer ensemble. Ca peut paraître Bisounours mais tout le monde est vraiment sorti changé de ce tournage. Il a laissé une empreinte en chacun de nous. On a été tellement triste de se quitter le dernier jour. On a tous pleuré quinze minutes non stop sans pouvoir nous arrêter ! Comme la fin d'une colo quand on était gosse....
Qu’est ce qui explique son succès, selon vous ?
La simplicité des rapports humains qui y est déployée. L’aspect solaire qui s’en dégage. Les vannes qui font mouche sans ensuite paraître s’en excuser dans des scènes mielleuses. Mais comment aurions- nous pu imaginer qu’il réunisse 3 millions de spectateurs en 3 semaines ? Certes, le jour de la sortie, il y avait des signes : mes parents qui avaient essayé d’aller le voir et qui s’étaient fait refouler car les séances étaient complètes. Mais rien ne laissait présager la soirée chiffres du mercredi soir. Où à chaque fois qu’on appelait un cinéma, on nous disait : complet ! Je n’oublierai jamais ce moment- là et ce qu’on vit depuis
On vous retrouvera bientôt au cinéma ?
Oui, j’ai fini de tourner Le Routard, le premier long de Philippe Mechelen, le scénariste des Tuche. Une comédie autour du Guide du Routard avec Hakim Jemili et Christian Clavier. Elle sortira en avril prochain.
Un p’tit truc en plus. D’Artus. Avec Artus, Clovis Cornillac, Céline Groussard… Durée : 1h39
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